Soulagement du côté de "L'Equipe". La justice a décidé jeudi de relaxer le quotidien sportif, attaqué en octobre 2017 pour diffamation par Bernard Laporte, l'actuel président de la Fédération française de rugby. Le directeur de la publication du journal ainsi que le journaliste Frédéric Bernes étaient visés par la plainte. Bernard Laporte reprochait au journal d'avoir publié quatre articles entre le 30 août et le 18 octobre de cette même année, de nature à porter atteinte à son intégrité.
Tout en relevant que le caractère diffamatoire était établi, le tribunal correctionnel de Paris a choisi la relaxe au titre de la "bonne foi" du quotidien, et motivé sa décision de la façon suivante selon l'AFP : "Le sujet traité, à savoir les supposées pressions exercées par le président d'une fédération sportive majeure, dans le cadre d'une procédure disciplinaire, représente un but légitime d'expression et également un sujet d'intérêt général".
Dans un communiqué, la Fédération française de rugby annonce qu'elle ne fera pas appel de cette décision. "La FFR respecte sans réserve les conclusions du TGI et n'en fera pas appel. Mais elle se réjouit que le Tribunal ait considéré dans ses motifs, que les articles publiés par ce journal comportaient des allégations diffamatoires dont le caractère a été clairement établi. Ce n'est qu'au bénéfice de la 'bonne foi' que les actions sont finalement déboutées", souligne la fédération, qui précise qu'"une forme d'acharnement a été ressentie avec l'accumulation d'articles objectivement à charge et servant une seule version de ce que 'L'Equipe' qualifie 'd'affaire'".
Dans le cadre de l'affaire dite "Laporte-Altrad", qui fait l'objet d'une enquête de la part du Parquet national financier, "L'Equipe" avait dénoncé le comportement de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui serait intervenu auprès de la commission d'appel fédérale de la FFR afin de minorer une sanction visant le club de Montpellier, présidé par l'homme d'affaires Mohed Altrad, un proche de Bernard Laporte. Alors qu'en première instance, les membres de la commission s'étaient accordés le 29 juin 2017 sur une amende de 70.000 euros et un match de suspension pour le club de Montpellier après le déploiement par les supporters de banderoles hostiles à la Ligue nationale de rugby et son président Paul Goze, cette sanction avait été revue à la baisse, dès le lendemain, à 20.000 euros d'amende, sans suspension.