Les temps sont rudes chez Canal+. Comme le révèle Les Jours, le groupe privé s'apprête à lancer un plan social touchant ses centres de relations clients. Canal+ compte ainsi fermer son centre historique d'Ile-de-France, sis à Saint-Denis, pour regrouper ses activités dans le centre d'appels de Rennes (Ille-et-Vilaine). 153 postes devraient être supprimés dans l'opération selon un chiffre communiqué par Canal+.
Largement externalisée depuis de nombreuses années, la gestion de la relation avec les abonnés est encore en partie assuré par Canal+ pour les appels dits "à forte valeur ajoutée". Autrement dit, ceux passés par les abonnés historiques, ceux payant le plus chers ou ceux dont les requêtes n'ont pu être traitées par les centre d'appels gérés par des prestataires extérieurs.
Dans son communiqué, Canal présente l'opération comme un recentrage "sur (le) coeur de métier d'origine" de ses centres d'appels, "à savoir le traitement des flux d'appels prioritaires et à haute valeur ajoutée". "La direction mobilisera l'ensemble des moyens à sa disposition pour minimiser les conséquences sociales de ce projet entraînant la suppression de 153 postes et pour identifier, en concertation avec les représentants du personnel, les solutions d'accompagnement les plus adaptées pour les salariés concernés", ajoute le groupe. Et de citer "des propositions de mobilité et de repositionnement au sein de Canal+ et de Vivendi, y compris des possibilités de reclassement sur le site de Rennes, ainsi que des mesures incitatives à la réalisation de projets personnels et professionnels."
Ce plan social s'intègre dans une stratégie plus globale de réduction des coûts engagée depuis plusieurs mois à Canal+. Faisant face à une érosion importante de son nombre d'abonnés, le groupe a engagé à l'été 2016 un plan d'économies de 300 millions d'euros, touchant aussi bien les grilles de programmes, les prestataires de services, que ses propres salariés, mis au régime sec depuis plusieurs mois.
Avec l'annonce de ce plan social, une nouvelle promesse de Vincent Bolloré n'est pas tenue. Jusque-là, l'homme d'affaires breton aimait à répéter qu'il n'avait jamais recours aux plans sociaux dans sa carrière, préférant investir pour s'en prémunir. Devant les salariés de Canal+, il avait ainsi annoncé en novembre 2015 qu'il était prêt à investir 2 milliards d'euros dans les deux ans pour relancer l'activité du groupe. Une promesse dont les employés de Canal attendent toujours la concrétisation...