Le CSA réagit cinq mois plus tard. Le 25 octobre 2018, "Touche pas à mon poste" sur C8 était revenu sur un sondage polémique, publié sur Twitter, de l'émission "Lovin'Fun" de Fun Radio. La libre-antenne avait écrit quelques jours plus tôt un tweet indéniablement maladroit autour de la question du consentement dans un couple. "Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l'amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ? On en parle ce soir à 22h avec 'Lovin'Fun' #OnSexprime", avait publié la station, avant de supprimer le message.
Ainsi, les chroniqueurs de "TPMP" étaient revenus sur cette affaire avec en question de débat : "Êtes-vous choqués par la polémique ?". Gilles Verdez avait alors démarré : "Pour moi, la polémique existe. Ces gens-là sont des criminels. Ils ne doivent plus faire de radio. C'est l'apologie du viol conjugal. On ne peut pas faire ça". Il s'était alors fait reprendre par Géraldine Maillet, qui a estimé que Fun Radio avait fait preuve de "beaucoup de pédagogie". "Mettre le mot viol pour ce cas précis, ça n'a aucun sens", avait-elle lâché. De son côté, Delphine Wespiser avait ajouté : "Des choses qui se font quand l'autre personne dort, c'est tout à fait mignon. C'est tout à fait sympa. Si elle n'en a pas envie, qu'elle se sépare."
"Mais comment on peut savoir si elle est d'accord ou pas, étant donné qu'elle dort ?", avait questionné Nabilla Benattia, en réponse à ceux qui estimaient que ce n'était pas un viol. Essuyant les rires de certains chroniqueurs et de l'animateur, la chroniqueuse avait eu le droit à une brève réponse de Cyril Hanouna. Matthieu Delormeau avait ensuite pris la parole en visant Gilles Verdez : "C'est très grave et insupportable, surtout pour un journaliste comme toi. Tu emploies des mots à tort et à travers. Employer le mot viol pour ça, c'est une honte pour les gens qui sont violés. (...) Tu banalises tout. Le viol pour toi, c'est faire un câlin à sa copine, même s'il peut être maladroit et qu'elle veut dormir."
Cette séquence avait fait polémique sur les réseaux sociaux. Le CSA avait alors reçu quelques jours plus tard plus de 600 signalements concernant le débat sur le viol conjugal. Dans une décision publiée ce mardi, le CSA a répondu aux plaignants qui dénonçaient "un florilège de propos banalisant ce crime, comme par exemple l'idée que ce n'était pas grave car il s'agissait de son petit ami, l'idée qu'utiliser le mot viol était une insulte aux 'vraies' victimes de viol, ou encore qu'il s'agissait d'une destruction du sens des mots".
Après l'examen de la séquence, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a relevé que certains des propos tenus par l'animateur et les chroniqueurs avaient été "particulièrement maladroits". "Néanmoins, ceux-ci ne visaient pas à nier l'existence du viol conjugal ou à minimiser le traumatisme qu'il constitue", a expliqué la décision du CSA, précisant : "Un chroniqueur, puis l'animateur, sont intervenus à plusieurs reprises au cours du débat afin de moduler les propos initialement tenus". Ainsi, le gendarme de l'audiovisuel a fait part aux responsables de C8 du "vif émoi" qu'a pu provoquer la diffusion de cette séquence et les a invités "à veiller à ce que les discussions sur des questions complexes et sensibles" ne conduisent pas à une "simplification extrême de leurs enjeux".