C'est ce qui s'appelle se diversifier. Ce mercredi, la plateforme canadienne Pornhub, connue pour ses vidéos à caractère pornographique s'adressant à toutes les formes de sexualité, a mis en ligne le premier film non-pornographique de son histoire, comme le rapporte "Variety". Le site souhaite désormais s'ouvrir à toutes les formes d'art et proposer un espace dédié aux créateurs dont les plateformes censurent les vidéos dès lors qu'elles contiennent des séquences avec de la nudité.
Pour ce premier galop d'essai, la réalisatrice et artiste conceptuelle Leilah Weinraub propose un documentaire intitulé "Shakedown", qui suivent des femmes et des hommes queer dans des clubs de strip-tease lesbiens de Los Angeles. Un travail de longue haleine puisque les images proposées, entre entretiens et extraits de performances, sont issues de 15 ans de rushes. Leilah Weinraub juge que le moment est opportun pour "plus d'ouverture à la diversité et au contenu, et une autre sorte de narration", selon des propos rapportés par "Variety".
"Pornhub pense que 'Shakedown' est une pièce essentielle de l'histoire de Los Angeles, du cinéma queer radical et de l'art vidéo contemporain", peut-on lire sur le site dédié. "Shakedown" est accessible gratuitement en ligne pendant tout le mois de mars. A l'issue, le documentaire sera proposé sur le service de SVOD Criterion Channel et sur l'iTunes Store d'ici l'été. Les internautes auront l'opportunité de dialoguer entre eux grâce à la fenêtre de chat disponible à tout moment durant le visionnage de ce film qui dure un peu plus d'une heure. De plus, Pornhub organisera chaque samedi du mois de mars des sessions de questions-réponses d'une heure durant lesquelles les internautes pourront dialoguer avec Leilah Weinraub.
Le documentaire ne devrait pas passer inaperçu, compte tenu de la popularité de Pornhub à travers le monde. En 2019, le service a ainsi enregistré pas moins de 42 milliards de visites. Des curieux ou des habitués qui ont surfé parmi les pas moins de 1,36 million d'heures de vidéos disponibles, ce qui nécessiterait selon la plateforme l'équivalent de 169 ans de visionnage continu avant d'en avoir fait le tour complet.