Les journalistes face à leur métier. Mardi, l'agence Cision a dévoilé sa nouvelle étude "State of the Media 2019", réalisée entre le 5 février et le 27 février 2019, concernant la vision des journalistes sur leur propre métier. Pour cela, Cision a collecté 1.999 réponses à travers 10 pays dans le monde (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Suède, Finlande, Brésil, Mexique et Etats Arabes Unis). L'échantillon français représente 135 personnes. A l'échelle mondiale, dans l'échantillon de Cision, 41% des journalistes interrogés travaillent pour la presse écrite, 14% pour la télé, la radio et les podcasts, 21% sur le web uniquement, 19% sont en freelance et 5% sur les réseaux sociaux uniquement.
Tout d'abord, l'étude révèle que la priorité pour les journalistes dans le monde est la véracité de l'information (51%), devant le trafic généré (34%), l'exclusivité (10%) et le scoop (5%). En France, les journalistes ont même été 79% à répondre "la véracité de l'information", devant 13% pour le trafic généré et uniquement 4% pour l'exclusivité et le scoop réunis ensemble.
Concernant les indicateurs utilisés par les journalistes pour mesurer le succès de leur travail, les résultats sont différents entre le global dans le monde et les réponses françaises. Le rapport précise que 43% des journalistes mesure le succès de leurs articles par l'audience et le nombre de vues, suivis de l'engagement (20%) et le chiffre d'affaires (15%). Dans l'Hexagone, 51% des journalistes estiment que leurs articles sont un succès en fonction de son audience. La réussite d'un article s'évalue également au nombre de fois où il a été repris ou cité par leurs confrères (16% en France contre 7% en global).
Petite surprise toutefois dans cette étude, la défiance envers les médias ressentie par les journalistes est baisse depuis trois ans, bien qu'il soit toujours très élevé. Selon 63% des personnes interrogées, le public fait moins confiance aux médias. Un résultat en baisse par rapport aux 71% de 2018 et aux 91% de 2017. Pour reconquérir le public, les journalistes estiment que leur plus grand défi à relever est les réseaux sociaux (22%), le manque de ressources (20%) et les fausses informations (19%). Du côté français, ils sont 30% à avoir répondu les fausses informations, devant les réseaux sociaux (29%) et le manque de ressources (10%).