Parler du mouvement des Gilets jaunes, oui, mais avec pragmatisme et parcimonie. C'est la ligne défendue par Catherine Nayl, directrice de l'information de France Inter. Celle qui a succédé à Jean-Marc Four à ce poste il y a un an, est interrogée ce lundi dans les colonnes du "Figaro" sur la couverture du mouvement faite par la station. La matinale de France Inter, qui est la plus écoutée de France selon le dernier sondage Médiamétrie, n'a ainsi reçu qu'un seul membre des Gilets jaunes depuis la mi-novembre, privilégiant les experts au détriment des acteurs mobilisés sur le terrain.
Un choix assumé par Catherine Nayl. "Avant de tendre le micro, il fallait savoir exactement qui ils étaient et d'où ils parlaient. Et parfois ces représentants des 'Gilets jaunes' ne voulaient pas s'exprimer pour leur mouvement, mais en leur nom, avec en toile de fond des revendications politiques qui n'étaient pas énoncées clairement", explique la responsable pour justifier sa prudence. Et de conclure : "Nous avons donné la parole à tout le monde, mais de manière différente".
Invitée à donner son avis sur la manière dont les autres médias ont choisi de couvrir le mouvement, l'ancienne directrice de l'information du groupe TF1 estime que "chaque média a suivi ce mouvement en approfondissant son propre ADN. Les chaînes d'info ont fait beaucoup d'info, les généralistes TF1 ou France 2 ont suivi en organisant des événements exceptionnels. Même le média social Brut a suivi son ADN. France Inter n'y a pas dérogé".