Un mois avant son départ, Rémy Pflimlin émet de vives réserves sur le nouveau mode de désignation du président de France Télévisions. "La loi doit changer", a affirmé ce midi, lors d'un déjeuner avec l'association des journalistes médias auquel puremedias.com assistait, celui qui a connu les deux systèmes de désignation puisqu'il a été nommé directement par Nicolas Sarkozy en 2010 et a participé à la dernière élection orchestrée par le CSA.
"La question de la présidence de France Télévisions devrait être décidée en conseil d'administration, pas au CSA. Il devrait y avoir une reconduction automatique du dirigeant par le Conseil d'Adminsitration de France Télévisions (où le gouvernement à des représentants, ndlr) ou alors le lancement d'une procédure pour trouver un nouveau dirigeant, avec si besoin le recours à un chasseur de têtes. Mais ça n'a pas de sens de faire auditionner le patron sortant par le CSA. Tout ce que je leur ai dit lors de mon audition, ils le savaient puisque nous nous parlons très régulièrement depuis 5 ans", a déclaré le candidat malheureux à sa propre succession.
Rémy Pflimlin a appelé à "revoir" le processus de désignation imaginé par François Hollande, tout en reconnaissant que l'ancien système n'avait pas "sa préférence". "Il ne faut pas qu'il y ait le moindre doute sur l'indépendance du président vis-à-vis du pouvoir politique. Moi, je ne pense pas avoir été pénalisé par ma nomination par Nicolas Sarkozy car je crois avoir démontré tout au long de mon mandat que je garantissais l'indépendance de ma rédaction", a-t-il estimé. Le futur ancien dirigeant a indiqué que les auditions du président devant l'Assemblée Nationale et le Sénat ainsi que devant le CSA étaient importantes car elles donnaient de la "légitimité" au futur patron.
Rémy Pflimlin a également critiqué la durée excessive de la période de transition, dite de "tuilage". "Un mois et demi ça suffit. On croit que France Télévisions c'est l'Opéra de Paris. On croit qu'on a une saison à écrire mais une grille, c'est des rendez-vous ritualisés que l'on fait évoluer petit à petit. Le patron de France Télévisions n'est pas le directeur des programmes. La maison tourne, les grilles de rentrée sont prêtes. La maison tourne mais une longue transition perturbe mentalement les équipes", a-t-il déclaré.