A chaque jour sa plainte. Delphine Ernotte n'est pas encore présidente de France Télévisions mais sa nomination est déjà contestée de toutes parts. Après la plainte déposée par Didier Quillot, candidat malheureux au poste, le syndicat CGC des médias a annoncé hier le dépôt d'une nouvelle plainte à Paris et d'un recours devant le Conseil d'Etat.
Aujourd'hui, c'est au tour de la CFDT de France Télévisions d'annoncer le dépôt d'une plainte pénale et d'un recours devant le Conseil d'Etat contre la nomination de Delphine Ernotte. Comme le rapporte l'AFP, la CFDT invoque "l'absence de motivation réelle de la décision de nomination" et "l'absence de fondement de cette nomination".
"Le CSA s'est joué des citoyens-contribuables et des salariés de FTV à l'occasion de la nomination de la nouvelle présidente de France Télévisions", déplore la CFDT Médias FTV dans un communiqué. "Les conseillers du CSA, jusque-là tenus en laisse courte par un devoir de réserve mais surtout par les menaces de leur président (Olivier Schrameck), pourront enfin, dans le cadre de l'information judiciaire que nous sollicitons, soulager leur conscience et retrouver leur honneur", explique le syndicat.
Depuis la nomination le 23 avril dernier de Delphine Ernotte par les Sages de l'institution dirigée par Olivier Schrameck, de nombreuses voix se sont élevées pour contester la procédure et critiquer son opacité.
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Olivier Schrameck, président du CSA depuis 2013, a été entendu il y a quinze jours par la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée pour se justifier et répondre à ceux qui critiquent une élection jouée d'avance. "Le délibéré s'est déroulé au terme d'une procédure parfaitement régulière et en dehors de toute pression, qu'elle soit politique, économique ou personnelle", a martelé le président du CSA face au parterre de parlementaires, avant d'affirmer n'avoir eu aucun parti-pris sur les différents candidats.
Quelques jours plus tard, le 4 juin, le CSA a répondu une nouvelle fois aux critiques en expliquant dans un communiqué que ce choix était assumé "collectivement". Dans un texte commun, les huit membres du l'institution ont par ailleurs annoncé vouloir ouvrir un débat sur la transparence du mode de désignation du président de France Télévisions.
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