La sanction tombe. Dans une décision prise ce vendredi 15 avril, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a décidé de mettre en demeure Europe 1 et la société Lagardère Active Broadcast pour son non-respect du temps de parole et d'antenne des candidats à l'élection présidentielle. Du 28 mars au 8 avril, les médias devaient appliquer une stricte égalité entre chaque prétendant à l'Elysée, en fonction des quatre tranches horaires désignées par l'Arcom (matin, midi, soir et nuit).
Equité et égalité de temps de parole pendant la présidentielle : Qu'est-ce que ça veut dire ?
L'autorité a d'abord rappelé avoir mis en garde Europe 1 pour non-respect de l'équité de temps de parole lors de la première période de l'élection présidentielle, allant du 1er janvier au 7 mars, et lors de la deuxième période, allant du 8 mars jusqu'à la veille de l'ouverture de la campagne électorale, le 27 mars. Dans son examen des temps de parole et d'antenne lors de la troisième période, l'Arcom a relevé des temps "inégaux" sur chacune des tranches considérés.
Entre 6h et 9h, tranche de la matinale de Dimitri Pavlenko, le régulateur a noté que les temps de parole les plus faibles étaient de 5 minutes et 5 secondes pour Philippe Poutou, 22 minutes et 2 secondes pour Anne Hidalgo et 26 minutes et 58 secondes pour Jean Lassalle. En revanche, les plus importants s'élevaient à 35 minutes et 31 secondes pour Marine Le Pen, 36 minutes et 20 secondes pour Eric Zemmour, et - plus surprenant - 37 minutes et 27 secondes pour Nathalie Arthaud. "La même tranche horaire présentait des variations de temps d'antenne également très significatives", a indiqué l'Arcom.
En journée, de 9h à 18h, Philippe Poutou, candidat du NPA, a tout simplement été absent de l'antenne, avec un temps de parole nul. Jean Lassalle est le deuxième à avoir eu le moins d'accès à l'antenne (15 minutes et 39 secondes) alors que Marine Le Pen est celle qui a bénéficié de la meilleure exposition en temps de parole (27 minutes et 54 secondes). En soirée, la tranche 18h-minuit, Philippe Poutou et Nicolas Dupont-Aignan ont bénéficié de beaucoup moins de temps de parole que les autres candidats. Enfin, la nuit, de minuit à 6h, l'écart entre la durée de temps d'antenne la plus faible et la plus élevée est de 6 minutes et 30 secondes.
"Si l'éditeur (Europe 1, ndlr) a indiqué que le candidat Philippe Poutou avait refusé d'intervenir sur son antenne au cours de cette période, il n'en demeure pas moins que l'accès à l'antenne des autres candidats et de leurs soutiens a été marqué par des disparités significatives sur l'ensemble des tranches horaires", a déclaré l'Arcom. Et d'ajouter : "L'ensemble des faits justifient de mettre l'éditeur en demeure de se conformer aux dispositions en respectant le principe d'égalité des temps de parole et des temps d'antenne".