Les chaînes d'information ont largemement couvert la primaire socialiste. Trop visiblement pour le CSA qui a convoqué ce jour BFM TV, i-TELE et LCI pour ne pas avoir respecté les règles du temps de parole entre juillet et septembre révèle Le Figaro. La règle définie par le gendarme de l'audiovisuel est simple : hors campagne électorale, les chaînes doivent accorder à l'opposition parlementaire un temps de parole équivalent à 50% de celui de la majorité. Mais "ces chaînes ont largement outrepassé le temps de parole accordé au Parti socialiste (PS) à l'occasion des primaires" note notre confrère sur son site.
Sur la période de mesure du 1er juillet au 30 septembre, "le temps de parole accordé au PS a été proche de 100 % de celui du bloc majoritaire" reconnaît Guillaume Dubois, directeur de la rédaction de BFMTV. Même constat du côté de LCI et i-TELE, contraints elles aussi de suivre l'actualité politique préemptée par la primaire socialiste ces derniers mois. Réunis demain en séance plénière, les Sages du CSA pourraient décider d'une mise en demeure des chaînes concernées.
Chronomètre en main, France Télévisions semble avoir mieux respecté la règle dictée par le CSA. Thierry Thuillier, directeur de l'information du groupe l'affirme : pour les JT, la majorité gouvernementale a bénéficié jusqu'au 30 septembre de 51% du temps d'antenne politique contre 41% pour le PS. Pas sûr que cela soit vrai au-delà de cette date. Les chaînes devront alors rééquilibrer leurs compteurs d'ici à la fin de l'année notamment pour compenser les débats, qui ont monopolisé 4h45 d'antenne. Cela passera notamment par l'invitation de François Fillon ce soir dans le 20 heures de France 2 et de trois membres de la majorité dans "Mots croisés".
Hier soir sur le plateau de France2, Jean-François Copé s'est ému de l'omniprésence médiatique du PS à la télévision. "Il faut mesurer ce que ça a été d'être sorti de fait du débat pendant deux mois, des plateaux télé où il n'y avait que des gens de gauche, des gens du PS autour de la table" expliquait-il sur le plateau de Laurent Delahousse. Du côté des téléspectateurs, on frise aussi l'overdose. Selon un sondage réalisé par Le Journal Du Dimanche, 61% des Français sont "plutôt d'accord" pour dire que les médias ont trop parlé de cet événement. Le PS devrait se mettre naturellement en retrait dans les prochaines semaines, François Hollande annonçant même une "diète médiatique".