En matière culturelle, s'il est un sujet qui aiguise particulièrement l'appétit des politiques, c'est assurément celui de la gestion de l'audiovisuel public. En 2009, Nicolas Sarkozy avait frappé un grand coup en actant la suppression de la publicité sur France Télévisions entre 20h et 6h du matin. Huit ans plus tard, la question d'un retour de la publicité, réclamé par la direction de France Télévisions, est loin de faire l'unanimité auprès des candidats à la présidentielle. Cette semaine, le magazine "TVMag" a sondé la position de chacun d'entre eux sur le sujet.
Une fois n'est pas coutume, Marine Le Pen et Benoît Hamon s'alignent sur une position assez similaire. Ainsi, la patronne du FN se dit favorable à une suppression totale de la publicité sur le service public, érigeant la BBC, financée sans le moindre revenu publicitaire, comme "grand modèle de réussite dont la qualité est reconnue partout dans le monde". Le candidat du PS se dit précisément "favorable" à ce modèle, proposant "d'ouvrir le débat" pour trouver une solution alternative à une augmentation de la redevance qui viendrait compenser les 300 millions d'euros de manque à gagner générés par une suppression totale de la publicité.
Si Philippe Poutou et Nathalie Arthaud se montrent également favorables à la mesure, la plupart des autres candidats ne manifestent pas une volonté d'interventionnisme débordante en la matière. François Fillon rappelle ainsi que la suppression de la publicité après 20h a été "votée (sous) son gouvernement" et estime que "changer sans arrêt les règles les fragilise". Plus sibyllin, Emmanuel Macron juge qu'en la matière, "il faut savoir faire preuve de pragmatisme et de réalisme", arguant que "France Télévisions est une grande maison aux équilibres subtils".
De leur côté, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Jean Lassalle proposent de supprimer la publicité dans les programmes jeunesse. Une proposition pour le moins étonnante puisque la suppression des spots publicitaires dans les émissions pour enfants a été définitivement votée par le Sénat en décembre dernier. La mesure devrait d'ailleurs entrer en vigueur au 1er janvier 2018.