Pour répondre à la prolifération des fausses informations et aux critiques quant au manque de pluralisme supposé sur les plateaux de France Télévisions, Alexandre Kara sort la carte de la transparence. Le directeur de l'information du groupe audiovisuel public a explicité, hier dans "Ouest France", sa nouvelle stratégie en la matière, à base de QR codes incrustés à l'antenne. Et ce, dès ce lundi 26 février 2024 dans le "20 Heures" d'Anne-Sophie Lapix. "Ils permettront aux téléspectateurs de connaître nos sources utilisées pour la réalisation des sujets. Nous lançons un nouvel espace dédié à la transparence et c'en est un des éléments", argumente-t-il, estimant qu'il est "normal de rendre des comptes aux Français".
Au-delà des sources (études, sondages, experts...) qui alimentent reportages et documentaires de la rédaction– à l'exception de celles qui nécessitent d'être protégées – les téléspectateurs qui scanneront ces QR codes découvriront sur franceinfo.fr des vidéos pour répondre à leurs questions, des contenus de fact-checking, l'accès aux engagements et chartes du groupe et à son médiateur (un poste de médiateur numérique devrait être créé), mais aussi des indications sur l'utilisation éventuelle de l'intelligence artificielle.
À l'heure où l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, planche sur une grille d'analyse plus fine du pluralisme sur les chaînes de télévision – un hasard du calendrier selon Alexandre Kara – le cadre de France Télévisions annonce, de son côté, la mise en ligne des temps de parole des invités politiques et organisations syndicales mais aussi la liste des invités des éditions d'information de France 2, France 3 et Franceinfo.
"Ce n'est pas à nous de juger de l'engagement ou de l'étiquette politique des uns ou des autres, mais chacun pourra constater qu'avec nos milliers d'intervenants, le pluralisme des opinions et la parité sont bien respectés sur nos antennes", ajoute le directeur de l'information de France Télévisions.
De la même façon, les sommaires de "Envoyé spécial" et "Complément d'enquête", régulièrement la cible "d'attaques mensongères" sur ce point par les chaînes du groupe Canal+, C8 et CNews en tête, seront, eux aussi, accessibles, afin de "montrer que sur une saison le pluralisme est bien respecté".
À LIRE AUSSI : "J'ai été piégé" : Lionel Stan, producteur de "TPMP", "très en colère" contre le portrait de Cyril Hanouna de "Complément d'enquête"
"Avec ce nouvel outil de transparence, nous rendons publique notre façon de travailler pour permettre aux Français de juger sur pièces", résume Alexandre Kara avant de conclure : "Nous n'arriverons peut-être pas à convaincre tout le monde, notamment ceux qui ont un parti pris, mais nous nous devons d'essayer. Notre bataille, c'est celle de l'information de terrain vérifiée et certifiée face aux fake news et aux tentatives de manipulations de l'information : la mise en avant des faits face à l'instrumentalisation du ressenti."