Après la colère de Delphine Ernotte, l'inquiétude des salariés. Dans un communiqué, les journalistes des agences de presse Néria Presse, 17 Juin Media et Capa Presse, appartenant au groupe Newen en tant que filiales, "tiennent à faire part de leur vive inquiétude" après l'annonce de négociations exclusives avec TF1 pour son rachat.
Newen est un mastodonte de la production audiovisuelle en France, numéro trois sur le flux avec 704 heures de programmes par an. Le producteur met à l'antenne via ses nombreuses filiales "Les Maternelles", "Le magazine de la santé", "Faites entrer l'accusé", "L'effet Papillon" ou encore "Plus belle la vie", sur France 3. Deux tiers des programmes produits par Newen le sont pour France Télévisions. "Les salariés de ces sociétés n'ont jamais été informés de ce projet qu'ils ont découvert par voie de presse, dénonce le communiqué. Les salariés souhaitent rappeler leur attachement au service public, avec lequel ils ont noué des liens de confiance depuis de nombreuses années".
C'est précisément ce que Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, reproche à l'opération Newen/TF1. Dans un communiqué, le groupe public avait réagi le soir-même en suspendant tous les projets de développement entre avec le groupe dirigé par Fabrice Larue. Les salariés des agences de presse Néria Presse, 17 Juin Media et Capa Presse rappelent que "ces liens étroits entre France Télévisions et ces différentes sociétés de production ont toujours garanti une liberté éditoriale à laquelle les salariés de ces entreprises restent très attachés". Les salariés font part de leur inquiétude sur la "pérennité des productions destinées au service public". La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, tutelle de France télévisions, soucieuse de voir de grands groupes européens émerger, soutient l'opération.