Cet après-midi, le comité centrale d'entreprise de Radio France a été interrompu au bout de 45 minutes suite au départ de plusieurs représentants du personnel. A l'issue de cette réunion durant laquelle Mathieu Gallet, le dirigeant du groupe, présentait son plan stratégique, les élus des six syndicats ont envoyé une déclaration commune. Ceux-ci pointent la responsabilité du dirigeant qui, depuis le début de la grève, a "persisté à camper sur des postures et à privilégier des méthodes qui ont conduit les salariés à exprimer leur défiance (via une motion votée la semaine dernière, ndlr)". "Il n'y a plus d'équipe de direction, juste des responsables enfermés dans leur tour d'ivoire, écrivent-ils.
Les syndicats ont par ailleurs rejeté le projet de la direction, qualifié de "stratégie de démolition programmée de Radio France et de ses missions de service public" et pointé du doigt "la lourde responsabilité" de l'Etat "dans le sous-financement" du groupe. "Quant au projet que vous nous avez remis, il est lourd de périls graves pour l'avenir de Radio France", ajoutent les syndicats qui dénoncent pêle-mêle "l'accroissement des risques psychosociaux", "les menaces sur l'emploi", "la casse programmée de France Musique", "la mise en péril des stations locales de France Bleu", "l'indigence" du projet pour les orchestres, "la réduction évidente des moyens de production" ou encore "la remise en cause de la notion de proximité".
Estimant que le dirigeant a "échoué" et que "les fils du dialogue social et de la confiance sont rompus", les syndicats réitèrent leur demande de recours à un médiateur externe. Un recours que Mathieu Gallet n'a pas exclu ce matin devant la commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale.
Logiquement, la grève a été reconduite demain jeudi pour le 22eme jour consécutif. Le mouvement dure désormais depuis trois semaines. Une grève qui "a trop duré", a indiqué Fleur Pellerin à l'Assemblée Nationale. La ministre de la Culture a promis des décisions annoncées "très rapidement".
Le CSA a publié dans la foulée un communiqué. "Soucieux de la sauvegarde des missions de service public, dont il est un garant particulièrement attentif aux préoccupations des salariés et des auditeurs, conscient des difficultés structurelles notamment financières de Radio France, le Conseil supérieur de l'audiovisuel, réuni en collège plénier ce jour, appelle à la mise en oeuvre d'une procédure de résolution des conflits de nature à surmonter la situation de blocage qui se manifeste aujourd'hui", écrivent les Sages.