Le verre à moitié plein. RTL est cette rentrée encore un peu plus distancée par France Inter. Avec 5.494.000 auditeurs en septembre-octobre 2022, selon Médiamétrie, la radio rouge égare 361.000 auditeurs sur un an, autant que sa concurrente historique Europe 1 (-362.000). Interrogé par puremedias.com, Régis Ravanas, directeur général des activités audio du groupe M6, porte son regard uniquement sur la part d'audience de la station. Celle-ci grimpe à 12,9% (+0,6 point sur un an) et atteint un niveau historique. Entretien.
Propos recueillis par Ludovic Galtier
Quel sentiment vous anime après la publication des audiences, qui s'établissent pour RTL à 5.494.000 auditeurs (-361.000 auditeurs sur un an) ?
Régis Ravanas : Le média baisse et ça va sans doute se poursuivre encore un peu quand on observe ce qui se passe aux États Unis. Le digital va se développer en parallèle. Cette transition promet de jolies perspectives aux radios. Nous concernant, nous sommes très heureux de cette rentrée. RTL signe son record historique de part d'audience. On n'avait jamais atteint 12,9% pour une rentrée. RTL2 réalise de son côté sa deuxième meilleure rentrée en part d'audience.
"La part d'audience est le critère retenu en télévision"
Ce qu'on peut relever surtout, c'est que le nombre d'auditeurs, lui, est en forte baisse sur un an...
Oui, et nous préfèrerions que le média radio ne baisse pas. Mais nous sommes contraints par le contexte et la performance relative d'un média se mesure bien grâce à la part d'audience. C'est d'ailleurs le critère qui est retenu en télévision.
On parle tout de même de l'audience téléspectateurs...
Quand vous travaillez dans un média à la télévision, vous parlez de part d'audience. C'est la façon de comparer sa performance et de savoir si vous êtes en progression ou pas par rapport à votre univers. Le fait que le média baisse, on ne peut pas y faire grand chose. Par contre, ce qui vous intéresse c'est que le volume d'audience soit en progression ou pas. Si vous voulez, comparer un auditeur de franceinfo: qui reste en gros quinze minutes en moyenne à un auditeur de RMC qui va rester deux heures, cela n'a pas de sens en fait...
Il n'y a donc aucune inquiétude dans les couloirs de Neuilly-sur-Seine aujourd'hui ?
Ah non ! Encore une fois, l'audience est faite du nombre d'auditeurs et de durée d'écoute. On ne peut pas parler de l'un sans l'autre.
Y a-t-il des cases sur lesquelles vous réfléchissez à des changements ou des aménagements ?
Il n'y aura pas de changements radicaux car nous sommes satisfaits des scores de nos grilles. En revanche, les équipes travaillent au quotidien à l'amélioration des programmes. Le diable est dans les détails.
"Il y a des signaux forts d'appétence de 'RTL sans filtre' sur les réseaux digitaux"
Quel jugement portez-vous sur la case créée pour les humoristes ("RTL sans filtre" à 7h20), malgré le fait que le quart d'heure en question soit dans le rouge (-150.000 auditeurs sur un an) ?
Nous sommes satisfaits. Il y a des signaux forts d'appétence de ces chroniques sur les réseaux digitaux. Ce qui est toujours avant-coureur d'un succès à l'antenne. C'est ce qu'on a vu au début, il y a deux ans, avec Philippe Caverivière, dont le succès a débuté sur le digital avant qu'il s'installe à l'antenne. On trouve ça prometteur.