Depuis la suppression de la publicité après 20 Heures sur les antennes du services public, le financement de France Télévisions est fragilisé. En 2013, le groupe devra faire face à une chute de ses recettes publicitaires assortie d'une baisse de la dotation de l'Etat. Dans ce contexte économique très tendu, Rémy Pflimlin, patron de France Télévisions, annonce vouloir réouvrir le chantier de la publicité sur le service public.
"La question de la publicité sur France Télévisions doit être de nouveau abordée en évitant de se cristalliser sur la césure entre la journée et la soirée. Il y a plusieurs scénarios possibles, dans le respect de la différence du service public, pour consolider nos recettes commerciales, afin qu'elles ne s'effritent pas", annonce-t-il dans une interview au quotidien Les Echos. En clair, comment gonfler les recettes sans forcément avoir recours à la publicité après 20 heures ?
Depuis le début de l'année, France Télévisions a entâmé la refonte de son access avant 20 Heures, afin d'augmenter sensiblement les revenus à cette heure. La réforme pourrait porter ses fruits puisque France 2 envisage d'augmenter ses tarifs pub entre 19 et 20 Heures. Mais cela ne suffira pas à colmater le trou dans les comptes. En 2012, France Télévisions a encaissé 370 millions de recettes mais 50 manquaient à l'appel. "Le décrochage a été plus fort que celui du marché parce que nous n'offrons pas d'écrans publicitaires en prime time, alors qu'en période de crise ils sont les plus recherchés par les annonceurs. Le chiffre d'affaires ce mois-ci est conforme à notre budget, mais en recul de 20 % par rapport à janvier 2012. Il faut dire que le mois de janvier avait été particulièrement bon l'an dernier. Nous n'avons aucune visibilité sur la suite", prévient M. Pflimlin.
Si la publicité venait à être renforcée sur France Télévisions, nul doute que la concurrence, TF1 et M6 en tête, crieraient au scandale. Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost ne cessent de le répéter, le marché de la publicité n'est pas extensible. Les chaînes privées seront donc particulièrement vigilantes à toute modification de la législation en faveur de France Télévisions.