C'est la rentrée. Ce soir, à 19h05, Antoine de Caunes reprendra les commandes du "Grand Journal" de Canal+ dans un contexte compliqué. Le navire amiral de la chaîne cryptée enregistre en effet une sensible baisse d'audience depuis le début de la saison, là où "C à vous" et "Touche pas à mon poste" se maintiennent ou progressent. Invité ce matin de Sonia Devillers sur France Inter, le producteur de l'émission, Renaud Le Van Kim, a été interrogé sur l'évolution de l'émission cette année et s'est dans un premier temps défendu d'avoir oublié la bonne humeur et la "franche déconne" de la grande époque de l'émission.
"Elles sont toujours assez présentes, et même plus que jamais, depuis deux-trois ans, on n'a jamais fait éclore autant de talents ! 'Connasse' l'année dernière, hors Studio Bagel avec Monsieur Poulpe, Alison Wheeler, Jérôme Niel et Vanessa Guide, on a beaucoup de jeunes talents qui ont éclos, on a Sébastien Thoen qui est avec nous, donc il y beaucoup de place accordée au divertissement mais on l'organise selon un conducteur, de façon à ce que ça soit intelligemment fait", a expliqué le producteur, selon qui "le mauvais esprit Canal, le fait de ne pas traiter l'info à plat, c'est quelque chose qu'on fait toujours".
"On ouvre avec quelque chose qui est plus centré vers l'actualité, et on glisse tout doucement vers le divertissement", a poursuivi Renaud Le Van Kim, qui s'est dit ravi de la prestation de Natacha Polony. "Elle a beaucoup d'impact, elle cogne, et c'est d'ailleurs pour ça qu'on lui a proposé de nous rejoindre", a-t-il ajouté, se félicitant du "phénomène de bande qui est en train de prendre" autour de la table cette saison entre Natacha Polony, Jean-Michel Aphatie et Karim Rissouli.
Dans la suite de l'entretien, Renaud Le Van Kim a insisté sur le repositionnement de l'émission. "On a tiré 'Le Grand Journal' vers quelque chose de plus haut de gamme, plus chic, pour le rendre plus lisible. On est moins critiqué notamment parce qu'on fabrique une émission beaucoup plus claire et plus haut de gamme. Le danger de cette posture-là, c'était la relative austérité et c'est en train de se rattraper cette année grâce à la cohésion de la bande", a-t-il assuré, avant de prendre ses distances avec les problématiques d'audiences.
"Le prisme que vous avez, et c'est normal, c'est l'audience. C'est un prisme important, je le reconnais. Nous, la problématique de l'audience est importante mais pas centrale. On ne me demande pas forcément de plaire au plus grand nombre à Canal+. Plaire au plus grand nombre, c'est déplaire au minimum de gens, ce n'est pas ça mon prisme absolu. Mon prisme, c'est de valoriser les gens, de fariquer un talk show d'actu chic et engagé qui permette aux gens de se faire un point de vue avec un avis plus iconoclaste qu'ailleurs", a-t-il expliqué.
Enfin, Renaud Le Van Kim n'a pas échappé aux comparaisons avec les atmosphères des talk concurrents, et surtout "Touche pas à mon poste". "Ca n'a strictement rien à voir ! C'est une émission de divertissement centrée sur les médias. On nous compare beaucoup à Cyril, ce qui est normal, parce que c'est une émission qui a pris beaucoup de puissance, mais on ne nous compare pas aux émissions de jeu de TF1 ou ailleurs ! C'est difficile de comparer une émission média qui est intéressante, puissante et drôle et une émission d'actualité et de prescription de l'actualité. Ce sont deux formats éditoriaux très différents", a-t-il conclu, assurant qu'il n'était pas inquiet pour l'avenir du "Grand Journal" et son retour sur Canal+ en septembre 2015. "J'y crois beaucoup ! Je pense qu'il y a de la place ad vitam pour cette émission", a-t-il assuré.