Ils seront nombreux sur la ligne de départ. Combien en restera-t-il à l'arrivée ? La saison télé 2013-2014 sera sportive pour les talks, ces formats mêlant info et divertissement. A la rentrée, entre 18h et 20h, on en dénombrera pas moins de neuf. Jamais la télé française n'avait accueilli autant d'émissions de ce genre à cette heure ! Tous ne seront pas qualifiés pour une saison supplémentaire. Les cartes de l'access, carrefour publicitaire stratégique, sont rebattues.
Antoine de Caunes
Antoine de Caunes part le premier. Dès lundi 26 août, il inaugurera la dixième saison du "Grand Journal", à 19h10. Un pari industriel pour la chaîne cryptée, qui mobilise chaque année d'importants moyens financiers pour lustrer sa vitrine. Les changements seront nombreux, du plateau aux chroniqueurs en passant par la mécanique de l'émission. "Le grand bordel" voulu par le nouvel anchorman secouera-t-il les audiences, qui ont baissé de 12% en P1 et 26% en P2 la saison passée ? La réputation de l'émission, dégradée par les révélations d'un ex-chroniqueur, est aussi à reconstruire. Canal+ demande moins d'arrogance à ses équipes, pour plus de bienveillance ? "Le Grand Journal" sera encadré par deux autres talks : "Le Before" de Thomas Thouroude et sa bande à 18h, "Le petit journal" de Yann Barthès désormais présenté par la chaîne comme "véritable chef de bande" (encore une !) à 20h25.
Anne-Sophie Lapix
Une semaine plus tard, "C à vous" sur France 5 tentera, une saison encore, de mordre les mollets de son principal concurrent. La guerre est déclarée entre les deux talks les plus en vue du PAF à cette heure et France 5 a une double revanche à prendre : Canal+ a débauché pour son "Grand Journal" le producteur éditorial de "C à vous" et attaque Anne-Sophie Lapix en justice. L'ex-journaliste de "Dimanche+" tentera de faire oublier Alessandra Sublet, élue animatrice télé de la saison. Anne-Sophie Lapix devra s'inventer (ou révéler) un style, plus décontracté qu'en politique. La plupart des membres de la bande restent en place, une façon de ne pas déboussoler les téléspectateurs fidèles du programme.
Hanouna
Cyril Hanouna, "le rigolo qui a ringardisé Denisot", rempile pour une nouvelle saison de "Touche pas à mon poste". Michel écarté, Hanouna compromettra-t-il les premiers pas d'Antoine, du même groupe (Canal) mais néanmoins concurrent ? Animateur télé de l'année, il devra confirmer ses excellentes performances qui ont permis à D8 de démarrer sur les chapeaux de roue en octobre dernier et de chatouiller "Le grand journal" à la même heure. TPMP sera précédé d'un nouveau talk show, aussi produit par Hanouna et incarné par Ariane Massenet et Camille Combal.
Morandini
Jean-Marc Morandini, sans bande mais avec une co-animatrice, Julie Raynaud. L'animateur reprend dès lundi sa case sur NRJ12, pour une nouvelle émission dont le nom résume le concept : "#Morandini - Télé, people, buzz". Resseré sur 52 minutes, le divertissement programmé à 18h55 alternera plateaux et reportages, délaissant ainsi la bande constituée lors de l'émission "Vous êtes en direct", arrêtée faute d'audience. "Alors que de Courbet à Hanouna, en passant par Sophia Aram ou de Caunes, les bandes vont envahir le petit écran, jusqu'à saturation, nous, nous allons donner la priorité à l'info", promet l'animateur dans une auto-interview sur son blog. Dans le match qui l'a opposé à Hanouna la saison passée, Morandini n'a jamais gagné une manche, en terminant la saison à 2% de parts d'audience, soit 300.000 téléspectateurs en moyenne.
Aram et Courbet
Un nouveau concurrent débarque sur TMC, Julien Courbet. Ecarté du service public, il revient dans le groupe TF1 pour une nouvelle version de "Sans aucun doute", programmée aussi en access, entre 17h30 et 20h. L'animateur peut espérer se démarquer avec la seule émission de services à cette heure. L'humoriste Sophia Aram devient quant à elle l'animatrice d'une grande chaîne à partir du 15 septembre, France 2, pour "tordre l'actualité" dès 18 heures. Et tordre aussi, on lui souhaite, la courbe d'audience, en baisse à 9% de PDA pour 1 million de téléspectateurs.