Pas de manquement de la chaîne. Ce lundi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a rendu sa décision concernant un reportage de France 2. Le 7 décembre 2016, le 20 Heures de la deuxième chaîne diffusait un sujet intitulé "Lieux publics : les femmes indésirables". Une polémique sur les méthodes des journalistes avait alors éclaté après la diffusion du reportage.
Le patron du bar de Sevran, présenté dans le reportage, s'était estimé "lésé, discriminé, insulté et menacé". Il avait peu apprécié la présentation faite par France 2 de son établissement, dans lequel avait été tournée la vidéo en caméra cachée intégrée au sujet. De plus, l'homme et d'autres plaignants avaient critiqué le traitement journalistique de la chaîne, qui aurait abouti "à une image faussée de la réalité". Selon eux, "les femmes (n'étaient) pas, selon leurs témoignages, exclues de l'établissement", rappelle le CSA.
Mais le Conseil présidé par Olivier Schrameck a précisé aux plaignants "qu'il ne leur appartenait pas de contrôler les modalités du montage effectué par les équipes de France télévisions pour extraire les 85 secondes d'images recueillies en caméra cachée". De plus, le gendarme de l'audiovisuel a jugé que France 2 "avait respecté ses obligations en matière d'utilisation de la caméra cachée."
"Ce reportage ne stigmatisait pas les habitants de la commune de Sevran, les faits étant présentés comme représentatifs d'un problème de société global", a poursuivi le CSA, qui "n'a pas relevé de manquement de la chaîne à ses obligations en matière de respect des droits et libertés". Enfin, les Sages ont "assuré les plaignants de leur vigilance s'agissant du traitement (...) de sujets controversés susceptibles d'avoir des répercussions sur la cohésion nationale."