Le 19/20 de France 3 a-t-il censuré un reportage sur Nicolas Sarkozy ? Oui, à en croire plusieurs syndicats qui ont annoncé, dans un tract, qu'un reportage révélant un document de synthèse des enquêteurs sur l'affaire de trafic d'influence pour laquelle Sarkozy a été mis en examen, a été trappé. Un sujet co-brandé avec plusieurs médias (France Inter et Libération) qui devait sortir au même moment. Mais la chaîne publique a préféré ne pas le diffuser à la dernière minute. Pourquoi ? "Censure et tapis rouge", dénonce le syndicat SNJ dans un communiqué :
"45 minutes offertes dans le journal de 20 heures de France 2 ce dimanche 21 septembre 2014, à l'ancien président de la République qui est candidat à la présidence de son parti. Le Service Public est vraiment bon prince ! Un véritable tapis rouge a été déroulé sous les pas de cet "invité" vraiment très spécial puisque c'est lui-même qui a nommé le PDG qui l'a accueilli à son arrivée. Comme par hasard, dès le lendemain, une grossière censure à France 3 (...) Le sujet est monté dans l'après midi puis bloqué par la direction de l'info. Il ne sera jamais diffusé. Le SNJ est scandalisé de constater qu'il suffit que l'ancien président de la République refasse son apparition sur le devant de la scène pour que les directions de FTV se mettent au garde-à-vous !".
Le journaliste ayant réalisé le sujet pour France 3 n'est autre que Joseph Tual, soupçonné par sa direction d'avoir fait fuité le fameux "off" de... Nicolas Sarkozy en 2008, comme l'a relevé ASI.
Dans une lettre envoyée aux journalistes de France télévisions, Pascal Golomer, directeur délégué à l'information du groupe contre-attaque et dénonce "de manière ferme" les accusations de censure. "La rédaction du 19/20 a jugé en toute indépendance que ce sujet tel qu'il lui a été présenté ne révélait pas suffisamment d'informations nouvelles", écrit-il. Pascal Golomer rappelle que la veille, France 3 diffusait un sujet dans son journal récapitulant "les affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas Sarkozy apparaît".
"Qu'on puisse mettre ainsi en doute, de manière insultante, l'honnêteté professionnelle des cadres et des dirigeants des rédactions est innacceptable. Nous continuerons de défendre jour après jour l'indépendance et le pluralisme de l'information sur les antennes de France Télévisions", conclut Pascal Golomer.