Pour elle, c'est non. Invitée ce matin de l'interview matinale de Laurence Ferrari, son ex-collègue du "Grand 8", sur CNews, Roselyne Bachelot a répondu aux candidats à la présidentielle souhaitant privatiser, au moins partiellement, l'audiovisuel public. Parmi eux Eric Zemmour et Marine Le Pen, qui visent particulièrement France Télévisions et Radio France.
"Je suis vent debout contre la privatisation de l'audiovisuel public. L'audiovisuel public, que ce soit Radio France ou France Télévisions, est un joyau", a d'entrée de jeu déclaré la ministre de la Culture. Et de poursuivre en raillant les contradictions de ses deux opposants politiques : "Je suis toujours très surprise de voir certaines personnes qui veulent défendre l'économie française, avoir une vision très protectrice de secteurs économiques, et se dire que l'on peut mettre à l'encan l'audiovisuel public".
"On a besoin d'un audiovisuel privé fort et d'un audiovisuel public fort", a martelé Roselyne Bachelot, avant de moquer Eric Zemmour, "même pas capable de donner le bon chiffre" de la contribution à l'audiovisuel public. A plusieurs reprises ces dernières semaines dans les médias, le candidat à la présidentielle a en effet avancé le chiffre de 168 euros par an. "Ce n'est pas 168 euros, c'est 138 euros et 88 euros dans l'outre-mer !", a corrigé Roselyne Bachelot à l'antenne ce matin.
La ministre de la Culture a ensuite affirmé être en train de réfléchir à une réforme de la redevance, celle-ci étant historiquement assise sur la taxe d'habitation, déjà partiellement supprimée et amenée à disparaître en France. "Je précise au passage que 25% des Français ne paient pas, d'ores et déjà, la redevance", a glissé la ministre de la Culture.
Elle a enfin conclu : "Supprimer l'audiovisuel public, c'est se priver d'une création de valeur. 1 euro investi dans France Télévisions, génère 2,4 euros de valeur ajoutée. C'est 62.000 emplois. C'est le plus gros financeur du spectacle vivant et de la création audiovisuelle. Je ne comprends vraiment pas cette proposition". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.