La chaîne russe conteste la décision du CSA. Le jeudi 28 juin dernier, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a mis en demeure RT France, disponible sur les box Free et Orange pour des manquements à l'honnêteté, à la rigueur de l'information et à la diversité des points de vue dans l'un de ses journaux. Dans un communiqué, la chaîne avait "pris note de la mise en demeure" et avait "reconnu une erreur technique".
Ce mardi, RT France fait savoir via un autre communiqué qu'elle dépose un recours devant le Conseil d'Etat contre la mise en demeure des Sages de l'audiovisuel. Elle conteste la décision du régulateur "compte tenu de sa bonne foi et de l'absence de tout manquement, relativement au fond et au traitement de l'information diffusée" dans le journal épinglé. Pour rappel, dans ce JT, qui était consacré à la situation en Syrie, le CSA avait observé que la traduction orale de témoins syriens ne correspondait pas à ce qu'ils exprimaient à l'antenne et qu'un sujet "contestait la réalité des attaques à l'arme chimique" dans la région de la Ghouta orientale et "attribuait au groupe 'Jaysh al Islam' l'initiative d'une mise en scène des effets des attaques sur la population". Enfin, le gendarme de l'audiovisuel avait jugé le traitement de ces événements déséquilibré, "sans que les différents points de vue aient été exposés".
"RT France reconnaît sans difficulté une erreur technique de montage dans un sujet intitulé 'Attaques simulées' et la discordance en résultant entre la piste son de la traduction française et la piste son originale", précise le communiqué de la chaîne, ajoutant néanmoins : "Les propos ayant par ailleurs bien été tenus, RT France conteste le manquement à la rigueur et à l'honnêteté dans le traitement sur le fond de l'information diffusée". Par ailleurs, la chaîne dirigée par Xenia Fedorova conteste "avoir proposé un traitement univoque à la question des armes chimiques dans ce journal télévisé" et "considère, au contraire, avoir proposé une présentation pluraliste et multilatérale sur le sujet", "ainsi que de différents points de vue de simples citoyens, au moyen d'un micro-trottoir".