Stratège jusqu'au bout. Ce mardi soir, sur TF1, les fans de "Koh-Lanta" ont assisté à l'élimination de Rudy de l'équipe des jaunes. Evincé il y a deux semaines de l'équipe des rouges dans le jeu présenté par Denis Brogniart, le conducteur de métro a fait son retour après l'abandon médical de Martin. Il a ainsi rejoint l'île des jaunes, ses ennemis historiques. Après l'échec à l'épreuve d'immunité, les Paniman ont dû faire un choix parmi l'un de leurs membres. Se sentant forcément en danger, Rudy a mis en place une stratégie qui aurait pu lui sauver sa place. Mais le feu sacré de Gilles a changé la donne. Malgré le fait que Tania avait plus de votes contre lui lors du conseil, Rudy a dû faire ses adieux à l'émission. puremedias.com a pu échanger avec l'aventurier qui a marqué ce début de saison.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Comme on se retrouve !
Rudy : Oui ! Vous ne vous y attendez pas ! (rires)
Après votre première élimination, comment avez-vous vécu le fait d'être repêché ?
J'ai été agréablement surpris. J'ai eu beaucoup de chance. Après, je voulais savoir ce qui s'était passé. C'était un petit peu le suspens. On m'a juste dit que je réintégrais le jeu. Quand Denis vient me chercher et qu'on prend le bateau, ça a été une surprise d'arriver sur la plage des jaunes. Je me suis dit : "Ok, ça va être difficile ! Très difficile !". Je savais qu'avec les jaunes, on ne s'aimait pas trop. Je suis l'ennemi à abattre. Je me suis dit qu'il fallait que je me fasse vraiment petit.
"Même si je partageais et que je rigolais avec eux, ils m'auraient éliminé"
Auriez-vous préféré rejoindre l'équipe des rouges ?
Oui, j'aurais certainement préféré, mais il y aurait eu énormément de conflits. (rires) Il y aurait forcément eu des règlements de compte à faire. Forcément, ça aurait été très tendu.
Avez-vous su vous mettre rapidement dans le jeu ?
Oui. Dès que j'ai mis un pied sur la plage, j'étais revenu dans le jeu. Je n'ai pas perdu tant de temps. En arrivant chez les jaunes, ils voulaient que je passe du temps de vie commune avec eux. Dans ma tête, c'était déjà fixé. J'étais aux portes de la réunification. Je me suis dit : "Non, il faut que je pense à moi". J'ai consacré tout mon temps à trouver un collier. J'ai écumé toute la forêt et toute la plage. J'ai fouillé dans chaque endroit et chaque recoin. Je n'avais pas le temps de faire la discussion et d'avoir du partage avec eux. Même si je partageais et que je rigolais avec eux, ils m'auraient éliminé.
"J'ai tout fait pour me sauver sans mettre en danger Tania"
Avez-vous essayé quand même de vous intégrer un peu ?
J'ai essayé, mais pour eux, pas assez. Je les comprends. Plus je passe du temps avec eux, moins j'en passe à chercher un collier d'immunité et les mettre en danger. Ils voulaient absolument m'avoir à porter de vue et être sûrs que je n'ai rien. Si j'ai quelque chose en main, c'est l'un d'eux qui part. Pour eux, c'était le pire scénario. Puis, ils savaient que j'avais déjà trouvé une arme sur la première île. J'étais susceptible de trouver autre chose.
Avant votre première élimination, vous étiez très proche de Tania. Vous l'avez retrouvée dans l'équipe des jaunes et vous semblez beaucoup plus distants. Que s'est-il passé ?
Quand je retrouve Tania, je suis très concentré sur moi, parce que je sais que je suis en danger. Elle n'était pas aussi en danger que moi. Elle a bien intégré l'équipe des jaunes. Non, il ne faut pas être bête. J'ai tout fait pour me sauver, sans pourtant lui demander de l'aide ou la mettre en danger. Je sais très bien, connaissant les jaunes - j'ai eu le temps de les observer -, qu'il y a un noyau dur : Nicolas, Grace, Laura et Gilles. Forcément, ceux qui sont sur la sellette, c'est Julie et Tania. Moi, qui arrive par la suite, je suis la première cible à éliminer. Donc, je n'ai pas voulu la déranger. On savait que c'était très tendu par rapport à nos positions.
"Je m'amusais à baratiner, à les mener en bateau et à les embarquer dans mon histoire"
Après l'échec à l'épreuve d'immunité, vous avez tenté une stratégie audacieuse. L'aviez-vous réfléchie avant même de débuter "Koh-Lanta" ?
Pas du tout. Je ne savais pas que j'aurais pu trouver deux armes secrètes et être autant en danger. Non. Cette stratégie a vraiment fleuri à ce moment-là. Je savais que j'étais en danger après la défaite. Il fallait que je m'en sorte. Je ne savais pas comment. J'ai fouillé toute l'île. Je n'avais trouvé que l'arme secrète. Et avec ça, fallait trouver un truc. Quand j'ai su que j'allais sortir, je me suis dit que je pouvais m'amuser et qu'il ne fallait pas que je sorte aussi facilement. Pour moi, ce n'était que de l'amusement. Que de l'amusement ! Donc, j'ai trouvé un scénario. Je l'ai mis en place. J'étais content car je m'amusais à baratiner, à les mener en bateau et à les embarquer dans mon histoire.
Le bluff a fonctionné d'ailleurs. C'était déjà une victoire pour vous.
Exactement. J'ai vu que ça se déroule super bien. Les autres étaient en train de péter des plombs. Ils étaient sur la plage et ils faisaient les comptes des votes. Moi, j'étais comme un fou. Je me suis dit : "Putain, c'est incroyable. Imagine ça passe ! C'est un coup de maître". Lors du dépouillement, j'ai vu qu'au nombre de voix, ce n'était pas moi qui sortais. Mais le seul problème dans tout le scénario, c'est la question du collier de Denis posée à moi avant celle du talisman. Forcément, là, rien ne va. Tout mon plan s'est effondré. Si pour X raisons, il avait d'abord demandé le talisman et après le collier, en ayant aucune certitude, Gilles se serait protégé lui et moi, je me serais régalé. Malheureusement, ce serait Tania qui serait partie.
"J'accepte d'être le grand stratège"
Saviez-vous que Gilles allait sauver Tania ?
Non, mais je l'avais en tête. Tactiquement, c'était la seule chose à faire quand Denis a posé la question dans cet ordre-là. Je suis le dernier à être arrivé dans l'équipe et ils ont forcément une préférence pour Tania parce qu'elle a recréé des liens avec eux. C'était logique. Si jamais il était resté sur une incertitude, il se serait sauvé lui-même. Il n'aurait pas su vers qui iraient les votes. Ca aurait été trop compliqué de se mettre en danger.
Maintenant, peut-on le dire ? C'est vous le grand stratège de cette saison.
(rires) Je ne sais pas. Parce qu'il y a plusieurs façons de voir comment ça se passe à la télé. Il n'y a que vous qui pouvez me dire. Vous, qui êtes journaliste, vous pouvez me dire comment j'étais. Comment m'avez-vous trouvé ?
Vous êtes certainement celui qui a fait le plus de stratégies depuis le début de la saison, avec des alliances et des tactiques. Vous avez fait peur à vos concurrents.
D'accord. Je vais me fier à vous. J'accepte d'être le grand stratège. (rires)
Concernant votre retour en France, est-ce que ça a été difficile de se ré-habituer à manger normalement ?
Oui. Dans le sens où je mangeais beaucoup moins qu'avant. En fait, on a un programme où on doit faire attention. On n'est pas lâché comme ça dans la nature. On ne nous dit pas de manger ce qu'on veut. Non, on est bien briefés. On a même un petit livret qu'on nous donne pour faire attention aux aliments. Si on le suit bien, ça aide. C'est vrai que j'ai fait quelques petits écarts. J'avais trop faim. J'ai mangé plein de trucs quand même, en faisant quand même attention.
"Oui, si je le pouvais, je participerai de nouveau à une édition de 'Koh-Lanta'"
La comédie, vous l'avez jouée dans "Koh-Lanta". Mais vous l'avez aussi jouée avec les journalistes, dont nous, il y a deux semaines. Est-ce que ce n'était pas trop dur de répondre aux questions sans évoquer la suite ?
(rires) C'est très très dur de ne pas parler, de ne pas dire la suite, de ne pas dire ce qu'il s'est passé... Je devais dire "oui je suis parti, je suis triste, nanana". Ne pas dire que je suis revenu en jeu, c'était très dur.
Logiquement, c'est notre dernière interview pour cette saison de "Koh-Lanta"...
(rires) Logiquement !
Mais ça pourrait se reproduire pour une autre édition ! Aimeriez-vous participer de nouveau au jeu de TF1 ?
Si j'avais l'occasion de refaire une édition de "Koh-Lanta" ? Oui, je le ferai sans hésiter. Avec une façon de jouer différente, mais oui, je le ferai.