La dernière ligne droite. Ce soir, à partir de 21h, après 14 semaines de compétition, Samuel Albert et Guillaume Pape s'affronteront lors de la finale de "Top Chef" diffusée sur M6. Amis dans l'aventure comme dans la vie, les deux hommes ont dû concocter un repas dans le prestigieux cadre du Royal Palace d'Evian pour 100 bénévoles de la Croix-Rouge française ainsi que pour les quatre chefs de l'émission : Hélène Darroze, Philippe Etchebest, Michel Sarran et Jean-François Piège.
A tout juste 30 ans, Samuel est un rescapé de "Top Chef". Membre de la brigade de Michel Sarran et éliminé lors de la 7e semaine de compétition, il est revenu dès la suivante après avoir remporté une épreuve opposant les candidats malheureux. A quelques heures de la diffusion de la finale, puremedias.com a rencontré celui qui met à l'heure actuelle son talent au service de l'ambassade de Belgique à Tokyo.
Propos recueillis par Christophe Gazzano.Vous affrontez votre ami Guillaume ce soir en finale. Ce lien vous met-il une pression particulière ?
Pour moi, c'est vraiment une chance d'être avec mon pote Guillaume en finale. Du coup, je vis cela différemment parce que c'est une finale, mais il n'y a pas de rage de battre absolument l'autre, tellement on s'apprécie. Pour moi, quoi qu'il arrive, on aura gagné tous les deux.
La production annonce que la finale a duré 10 heures non stop.
C'est vraiment non stop, sans manger, avec juste une bouteille d'eau.
Comment se prépare-t-on à un tel marathon ?
Ce n'est pas facile, c'est l'épreuve la plus longue de "Top Chef". Surtout que, comme d'habitude dans l'émission, on ne connaît pas les lieux et le matériel. Pour moi, il s'agit de l'épreuve la plus difficile car il y a plein de choses à prendre en compte.
Le chef Etchebest vous a-t-il donné un coup de main durant cette finale ?
Non, c'est du coaching pur et dur, sans intervention. On est maître de notre menu, de notre façon de faire, et évidemment, on écoute les conseils du chef, mais ça reste des petites intuitions.
"Beaucoup de gens me cataloguent 'cuisine asiatique'"
Vous avez voulu mettre en avant la cuisine asiatique pour cette finale, notamment à travers le plat principal, un saumon mariné au miso, avec sa sauce mandarine-yuzu.
Je n'aime pas trop ce terme là. C'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui me cataloguent "cuisine asiatique" et c'est très français parce que si on montrait mes plats à des asiatiques, ils diraient : "ça, c'est français". Ce n'est pas parce qu'on met une goutte de yuzu à la place d'une goutte de citron dans un plat que ça en devient un plat japonais. Si on met du beurre dans un plat japonais, ça n'en fait pas un plat français pour autant. C'est la même chose chez nous. Ma cuisine est faite de produits d'ici, de produits français, avec des influences. Mais en aucun cas ça n'en fait une cuisine japonaise... Les téléspectateurs ont beaucoup de mal à faire la différence.
Dans votre aventure, le fait d'avoir été éliminé puis de revenir dès la semaine suivante ne vous a-t-il pas déstabilisé ?
L'élimination, ça fait partie de mon "Top Chef", je l'assume et je ne veux pas la changer parce que la vie c'est comme ça, ce n'est jamais linéaire. Je n'ai pas été sélectionné au cours de deux épreuves et j'ai peut-être perdu un peu ma motivation pendant l'épreuve de la dernière chance. Camille a très bien joué son coup et elle méritait amplement sa victoire. Après, je me suis dit que j'avais encore des choses à donner et je suis donc revenu avec encore plus de niaque. Mon copain Guillaume a tout fait pour que je revienne dans le concours. Etant donné que j'étais dans les six derniers, cela m'a donné une force supplémentaire pour aller jusqu'au bout.
Vous avez donc connu deux chefs différents, Michel Sarran et Philippe Etchebest. Diriez-vous qu'ils sont complètement différents ou leur avez-vous trouvé des points communs ?
Ils ont beaucoup de points communs. Ce qui était génial, c'est qu'ils sont comme Guillaume et moi, ils sont amis dans la vie. Cela a donc créé un lien particulier entre nous quatre. Ils sont à la fois très similaires sur certains points et différents sur d'autres. Ce sont deux chefs qui correspondent parfaitement à ma personnalité et pour moi, c'était le cheminement parfait, idéal, de démarrer avec le chef Sarran qui m'a accompagné avec beaucoup de bienveillance pendant tout le début du concours et ensuite de passer avec le chef Etchebest, qui a un peu plus de compétition et d'acharnement à gagner, pour aller le plus loin possible.
Avez-vous été attentif aux commentaires postés sur les réseaux sociaux durant la diffusion de l'émission ?
Oui, mais je n'y fais pas plus attention que ça. Je prends surtout le positif. J'ai reçu énormément de messages de sympathie. J'essaie vraiment de répondre à tout le monde. C'est vrai qu'il y a quelques personnes qui critiquent en disant que je ne fais que du japonais. Pour moi, la meilleure des réponses est dans l'assiette. Les chefs deux, trois étoiles ont fait que je suis aujourd'hui en finale. Pour moi, c'est la plus belle des réponses. Je pense que personne ne peut se dire meilleur juge qu'un chef qui a deux ou trois étoiles et qui, en plus, goûtait les assiettes. Je n'ai menti à personne, je suis resté moi-même.
"Les erreurs à 'Top Chef', ça se paie cash"
Quel a été le moment le plus critique au cours de votre parcours ?
Mon élimination. Je suis quelqu'un d'assez pragmatique donc je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Les erreurs, à "Top Chef", ça se paie cash.
Votre meilleur souvenir ?
J'aime beaucoup travailler en équipe et ce sont les victoires à plusieurs qui font partie des meilleurs moments. Je pense aussi bien sûr aussi aux deux victoires en demi-finale qui étaient vraiment superbes.
En début de saison, quelques candidats ont critiqué le montage de l'émission. Vous êtes-vous reconnu dans l'image que "Top Chef" a donné de vous ?
Je pense que quand on fait deux mois de tournage, on ne peut pas mentir. J'ai été naturel et je n'ai rien de particulier à dire sur le montage.
Qu'avez-vous prévu de faire avec l'argent en cas de victoire ?
Avant la finale, on a convenu avec Guillaume que je lui donnerai une partie de l'argent en cas de victoire et vice-versa. Ma part m'aidera à ouvrir un restaurant à Angers.
Vous allez donc quitter le Japon ?
Je vais quitter l'ambassade de Belgique au mois d'août pour ouvrir "Les Petits Prés". C'est l'adresse de ma grand-mère, là où j'ai appris à cuisiner, c'est donc un hommage. L'ouverture est prévue pour le mois de novembre à Angers si tout va bien.