Une vague satisfaisante pour la station. En ce jour d'audience radio, France Culture se félicite d'avoir signé sa meilleure vague historique pour la période de novembre-décembre 2022. Lors des deux derniers mois de l'année, la radio du service public signe une part d'audience de 3,0% des auditeurs et une audience cumulée de 1,74 million de paires d'oreilles. A cette occasion, la directrice de l'antenne de France Culture, Sandrine Treiner, s'est confiée auprès de puremedias.com.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Avec cette part d'audience record pour cette période, vous ne pouvez pas mieux débuter l'année...
Sandrine Treiner : C'est une bonne année qui débute très bien pour nous, dans un contexte qui n'est pas extrêmement réjouissant. La radio continue globalement à baisser, même si France Culture continue, elle, sa progression. Pour le média, ce n'est pas une bonne nouvelle.
"France Culture est un média de plus en plus choisi par une relève d'auditeurs"
Mais j'espère que vous êtes quand même satisfaite de vos résultats ?
Oui ! (rires) On ne peut pas ne pas se réjouir des indicateurs qui sont tombés aujourd'hui et qui consolident les indicateurs de septembre-octobre. Sur quatre mois, France Culture consolide une audience cumulée à 3,1% et consolide une évolution extrêmement marquée de sa part d'audience, compte tenu du contexte, à 3,0% de part d'audience pour la première fois de son histoire. C'est un fait culturel car France Culture passe devant Europe 1. Ca raconte quelque chose des médias mais aussi de la société française.
Quels sont plus précisément vos points de satisfaction ?
Il y a au moins deux éléments très probants dans cette rentrée, qui était pour nous une rentrée un peu vertigineuse - on avait beaucoup de nouvelles émissions et de nouvelles voix -. C'est le record tous indicateurs des "Matins", dont la formule a évolué. Il y a le journal à 8h45, un journal des sciences quotidien et Jean Leymarie - un transfuge de franceinfo: - à la politique. C'était quand même des changements importants. C'est une matinale dédiée à l'actualité par les idées et la connaissance qui aujourd'hui flirte avec les 800.000 auditeurs (en audience cumulée, ndlr). Je pense que c'est très notable. L'autre fait notable, c'est qu'on fait +20% sur les 13-34 ans. Que ce soit en podcasts ou à l'antenne, ça confirme que France Culture est un média de plus en plus choisi par une relève d'auditeurs. C'est évidemment essentiel pour nous et pour le service public.
"L'évolution de la chronologie des médias, c'est un élément central dans les mois à venir"
Est-ce votre objectif aujourd'hui d'atteindre un public jeune ?
Oui. Il est absolument essentiel d'être un média inter-générationnel. Il faut être capable de s'adresser à tous les âges de la société. Un service public qui ne renouvellerait pas ses publics, est un service public dont à terme les nouveaux publics ne comprendraient pas le sens. Je pense qu'on réussit à le faire, en raison de la modernité de l'évolution, à la fois de nos voix, de nos formats, de notre stratégie de distribution numérique et de notre stratégie éditoriale. Le fait d'avoir par exemple créé un journal des sciences pour des nouvelles générations qui sont très anxieuses de comprendre le monde dans lequel elles vivent. Puis, la science est le facteur explicatif des questions environnementales et climatiques. Entre ça et les émissions dédiées au monde contemporain très complexe d'aujourd'hui, je pense qu'on a de quoi être une radio de tous les publics. C'est ça une radio grand public.
Quels sont les chantiers pour les mois à venir ?
Continuer à faire ce travail éditorial. C'est parfait d'avoir une promesse très précise, mais il faut la tenir. Il faut continuer à la tenir. Le cap éditorial est tracé. En revanche, l'évolution de la chronologie des médias, c'est-à-dire l'évolution de notre offre en podcast, de notre stratégie de distribution en streaming et notre capacité de proposer du contenu de référence pour délinéariser à une époque où les usages évoluent vers davantage de temps choisi pour écouter des médias choisis, c'est un élément central.