Depuis sa nomination au poste de porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer a plus d'une fois été critiqué (et moqué) pour ses méthodes, ses propos et son attitude. Mais hier, il a sans aucun doute commis sa plus lourde gaffe depuis son arrivée. S'exprimant au sujet de l'utilisation de gaz sarin par Bachar al-Assad, qui a poussé les Etats-Unis à bombarder la Syrie, Sean Spicer s'est en effet lancé dans une comparaison périlleuse avec Adolf Hitler.
"Les armes chimiques n'ont pas été utilisées durant la Seconde guerre mondiale. Une personne aussi détestable qu'Hitler n'est même pas tombée aussi bas que d'utiliser des armes chimiques. La Russie doit donc se demander si c'est le type de pays, de régime avec lequel elle souhaite s'aligner", a-t-il lancé, semblant oublier l'existence des chambres à gaz et les millions de morts de l'Holocauste.
Invité quelques minutes plus tard à préciser sa pensée par une journaliste expliquant que ses propos étaient très partagés sur les réseaux sociaux, Sean Spicer a tenté de se rattraper. "(Hitler) n'a pas utilisé de gaz sur son propre peuple de la même façon qu'Assad", a-t-il balbutié, expliquant qu'Hitler avait effectivement "apporté (les armes chimiques) dans les centres d'Hocolauste. Mais je parle de la façon dont Assad les a utilisées, quand il est allé dans les villes et les a lâchées sur des innocents, au milieu des villes... Merci de la clarification", a-t-il répondu. puremedias.com vous propose de découvrir la séquence ci-dessous.
Sean Spicer s'est une nouvelle fois excusé hors caméra après sa conférence de presse, puis sur CNN, mais cela n'a pas suffi. De nombreuses personnalités politiques ont critiqué sa première sortie tout autant que ses clarifications, au cours desquelles il a laissé entendre que les juifs envoyés dans les camps de concentration ne faisaient pas partie du "peuple" allemand. L'utilisation de l'expression "camps d'Holocauste" a aussi été pointée du doigt.
Le centre Anne Frank a demandé la démission de Sean Spicer et dénoncé cette sortie "en pleine Pâques juive", qui intervient deux mois après une première bourde du gouvernement américain. Lors de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, le 27 janvier dernier, le communiqué de la Maison Blanche n'avait mentionné ni les Juifs, ni l'anti-sémitisme, un oubli qui avait été vivement condamné et qui tranchait avec les communiqués annuels de Barack Obama ou George W. Bush. La Maison Blanche avait répondu qu'elle n'avait pas mentionné les Juifs car ils n'étaient pas les seules victimes de l'Holocauste.