France Bleu et France 3 uniront prochainement leur avenir sous "une marque unique" d'audiovisuel public local, a annoncé Sibyle Veil. "Ce que nous voulons avec ma consoeur Delphine Ernotte de France Télévisions (...), c'est créer le média de service public de la vie locale", a acté la présidente-directrice générale de Radio France, auditionnée, ce mercredi 11 octobre 2023, par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
Déjà perceptible par les fidèles des médias régionaux du service public, le rapprochement entre France Bleu et France 3 s'est concrétisé depuis 2018 avec la co-diffusion sur la Trois de 32 des 44 matinales de la station de Radio France. Elles le seront toutes à terme. Les deux marques ont fusionné, en parallèle, leur site internet sous la bannière "Ici".
"On veut aller plus loin dans les prochaines années, en poussant cette alliance éditoriale sur le modèle de ce que nous avons fait avec (la chaîne info) Franceinfo, à savoir une marque unique et moderne sur trois vecteurs, télé, radio et numérique", a poursuivi Sibyle Veil, reconduite à son poste fin 2022. D'autres changements seront "visibles dès la rentrée prochaine 2024", a-t-elle garanti.
L'annonce de la nouvelle étape plus radicale du rapprochement entre les deux entités publiques fait écho à la feuille de route révélée par la presse en début d'année 2023. Celle-ci avait pour ambition la mise "en oeuvre d'un projet éditorial commun".
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Le fait d'avoir "des équipes qui travaillent toutes sous le même pavillon" garantit "une puissance de frappe et une visibilité immenses", a encore plaidé ce mercredi Sibyle Veil, en assurant qu'il existait dans le public "une appétence pour un média de proximité (...) moderne".
"Ce n'est pas nouveau", constate, auprès de puremedias.com, Serge Cimino, délégué syndical SNJ à France Télévisions. "Cela confirme juste que nous n'avons pas fini de subir les obsessions des deux présidentes encouragées par la tutelle", poursuit-il.
La poursuite du rapprochement entre France 3 et France Bleu coche en effet les cases des "projets de transformation et de modernisation" encouragés par l'État. Pour la première fois, ce dernier a, dans son budget accordé à l'audiovisuel public, conditionné une enveloppe de 200 millions d'euros supplémentaires sur trois ans (69 millions dès 2024) à la réalisation de ces chantiers d'envergure.
Ces derniers seront précisés dans les contrats d'objectifs et de moyens (COM) pour 2024-2028, que les entreprises de l'audiovisuel public et l'État sont en train de négocier. "Ce qui nous interroge, c'est la part variable", s'inquiétait le mois dernier Matthieu Darriet, cosecrétaire du SNJ à Radio France.
Une clause de revoyure fixée à 2026 permettra d'étudier d'éventuels financements supplémentaires en 2027 et 2028.
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