Ce jeudi 14 novembre, c'était champagne chez Radio France ! Les résultats Médiamétrie pour la période septembre-octobre ont consacré les choix du service public, dont presque toutes les antennes sont en progression. France Inter a conforté son statut de station leader, effaçant même son record d'audience historique, alors que France Info a remporté son duel avec RTL pour la place de dauphin. Quant à France Culture, elle a passé la barre des 2 millions d’auditeurs quotidiens, une première dans son histoire. Autant de bonnes nouvelles qui ont redonné le sourire à Sibyle Veil, directrice générale du groupe, pas épargnée par les critiques. "Ces résultats montrent qu’entre Radio France et les Français c’est l’amour fou. Et cet amour dure et grandit", se félicite-t-elle dans les colonnes du "Parisien".
Pourtant, un grain de sable est venu se glisser dans les rouages d'une machine bien huilée : la loi de réforme de l’audiovisuel public portée par Rachida Dati. Ce projet ouvre la voie à une sanctuarisation du mécanisme de financement de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, TV5 Monde, Arte et l'INA, et appelle à une réduction de budget. En guise de protestation, des personnalités publiques et des salariés du groupe avaient signé une pétition contre cette fusion, dénonçant notamment l'effet négatif de la réforme sur la pluralité des médias et la qualité de l'information. Pour Sibyle Veil, les excellents chiffres de la rentrée pourraient freiner les ambitions du gouvernement. "Ma conviction, c’est qu’on a besoin de services publics solides. Et c’est évidemment ça que je plaide à tous mes interlocuteurs. On a des signes encourageants", affirme-t-elle, alors que l’Assemblée nationale a voté en commission une proposition de loi organique qui assure un financement indépendant à l'audiovisuel public. "Cette indépendance, c’est la clé du contrat de confiance avec nos auditeurs", martèle la dirigeante.
Delphine Ernotte se prépare à couper dans les dépenses de France Télévisions à hauteur de 85 millions d'euros en 2025. De telles économies sont-elles également envisagées par Sibyle Veil ? "Ces dernières années, on a déjà réalisé beaucoup d’économies et supprimé des emplois. On nous demande des économies supplémentaires importantes pour 2025 qui vont nécessiter de réels efforts", a répondu à nos confrères la haute fonctionnaire. Et de conclure, arc-boutée sur ses positions : "Il ne faudrait pas finir par casser des stations qui marchent et qui ont aujourd’hui le soutien populaire".