"C'est le dernier créneau possible". Ce mardi 12 mars, Rachida Dati était devant le Sénat, auditionnée par la commission de la Culture et de la Communication de la chambre haute. Face aux sénateurs, la ministre de la Culture a affirmé souhaiter "une gouvernance unique" de l'audiovisuel public dans le cadre de sa réforme, sans jamais préciser s'il s'agit de fusionner France Télévisions et Radio France. Un projet qu'elle veut mettre en place cette année, estimant que l'année 2024 est "la dernière fenêtre de tir". "Il faudrait idéalement que nous bouclions pour la fin de l'année, pour que le 1er janvier 2025 ce soit opérationnel", a-t-elle affirmé. L'objectif de la réforme est selon elle de rendre l'audiovisuel public "plus puissant, plus efficace".
La ministre du gouvernement de Gabriel Attal veut pouvoir réaliser le projet avant 2025, année durant laquelle plusieurs têtes de l'audiovisuel français vont être renouvelées. Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, ainsi que Delphine Ernotte-Cunci , directrice de France Télévisions, arrivent en effet à la fin de leur mandat l'année prochaine. Rachida Dati espère donc réaliser une "première lecture avant l'été" de la réforme, basée sur le texte de Laurent Lafon (Union Centriste), président de la commission et auteur de la proposition de loi (PPL) relative à la réforme de l'audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle. Une proposition qui n'avait pas été passée par le vote de l'Assemblée, face aux réticences de l'ex-ministre de la Culture Rima Abdul-Malak.
Si les détails de la réforme n'ont pas été précisés, Rachida Dati avait déjà évoqué à plusieurs reprises ces dernières semaines vouloir "rassembler les forces" de l'audiovisuel public. Depuis plusieurs années, des sénateurs de droite évoquent la possibilité de rassembler dans une seule et même instance France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l'INA. Concrètement, alors que la redevance a été supprimée, la question d'un financement de l'audiovisuel public reste en suspens. Selon Rachida Dati, "cette réforme tiendra sur deux jambes" : l'évolution de la gouvernance et "une réponse pérenne à la question du mode de financement". Un financement qui se base sur l'actuel système d'une somme prélevée sur la TVA, un mécanisme mis en place à l'été 2022 à la fin de la redevance, mais censé prendre fin en 2024.