Un géant de la production est né. Mardi, la fusion annoncée en juillet dernier entre le Français Banijay et l'Italien Zodiak Media a été finalisée. C'est Stéphane Courbit, patron de Banijay via sa holding Lov, qui prend la tête du nouvel ensemble. "Avec plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, nous sommes maintenant l'un des acteurs majeurs du secteur avec Endemol Shine, qui reste loin devant avec plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, Fremantle et ITV", s'est félicité l'homme d'affaires dans une interview parue aujourd'hui dans Le Figaro (payant).
Le nouveau Banijay est désormais un groupe composé de 5.000 collaborateurs réalisant les deux tiers de son activité dans la production de programmes de flux et le tiers restant dans la production de fictions et la distribution. Actuellement présent dans "une vingtaine de pays", le nouveau géant de la production compte poursuivre son développement à l'international, notamment en Europe de l'Est et en Afrique.
Deux zones où pourra sans doute l'aider le troisième et dernier acteur de la fusion actuelle : Vivendi. Bien implanté en Afrique, le géant des médias français vient en effet de prendre 26,2% du capital du nouvel ensemble. "Vivendi (...) dispose de chaînes dans ces territoires. Nous avons proposé au groupe de Vincent Bolloré de produire des contenus pour eux", explique d'ailleurs Stéphane Courbit dans son entretien au Figaro.
Ce dernier tient à rassurer sur la potentielle dépendance à Vivendi de son nouveau groupe. "Notre volume d'affaires avec Vivendi se situe entre 50 et 80 millions d'euros selon les années. Cela représente un peu plus de 5% de notre chiffre d'affaires, c'est marginal. Banijay n'est pas 'Vivendi dépendant'", précise-t-il. Et d'ajouter : "L'intégration du groupe Zodiak sera notre priorité cette année, on ne s'interdit pas d'autres acquisitions à l'avenir. Et Vivendi dispose à la fois de la puissance financière et de l'apport industriel pour nous aider".
Stéphane Courbit tient aussi à rassurer sur une éventuelle prise de contrôle de sa société par Vincent Bolloré, connu pour ses conquêtes inattendues. "Aujourd'hui, le capital du nouveau Banijay est détenu à 73,8 % par la holding LOV Banijay dans laquelle LOV détient 50,1 % aux côtés de De Agostini qui en détient 49,9 %. Pour sa part, Vivendi détient en direct 26,2 % du capital du nouveau Banijay", explique ainsi Stéphane Courbit.
Avant de préciser : "Par ailleurs, Vivendi a souscrit à une émission de 100 millions d'euros sous forme d'obligations convertibles qui pourraient à échéance, si les parties le décident, se convertir en capital. Dans cette hypothèse, il est prévu que Vivendi ne dépasse pas 49,9% du capital. La volonté de De Agostini et de Vivendi est de laisser le contrôle du groupe aux producteurs".