Le décompte du temps de parole des candidats à l'élection présidentielle ? Un vrai casse-tête pour les programmateurs télé et radio. Dans une interview accordée au site internet du magazine Le Point, Arlette Chabot, la directrice de l'information d'Europe 1 dénonce "une réglementation irresponsable" qui l'empêche de faire "notre boulot".
Depuis plusieurs semaines et jusqu'au 21 mars, l'antenne d'Europe 1 - comme celle de toutes les radios et chaînes de télévision - doit se plier à l'équité du temps de parole des candidats. "Dès lors que le Conseil constitutionnel aura publié la liste officielle des candidats à la présidence de la République, les radios et les télévisions devront assurer le même temps d'antenne pour tous (...) A partir du 6 avril, on passera à l'égalité stricte dans les mêmes créneaux horaires. Ca devient impossible à gérer tant il y a de candidats. Donc, pour éviter la faute, on restreint la politique. Ces règles sont obsolètes. Elles correspondent à une époque où l'opposition n'avait pas accès à la télévision et où il n'y avait que l'ORTF et deux stations périphériques (...) Il faut que les citoyens prennent conscience que nous ne pouvons plus faire notre travail comme on voudrait le faire. Nous sommes en 2012, la réglementation actuelle est irresponsable (...) J'ose le dire, tout cela est antidémocratique ! Les journalistes sont des gens responsables. Si on nous laisse faire, on fera parler tous ceux qui vont jouer un rôle dans cette campagne" déclare-t-elle.
Arlette Chabot n'est pas la première personnalité à pointer du doigt la réglementation du CSA. Début janvier, Claude Sérillon dénonçait "des comptes d'apothicaires modernes" pour "mettre sous tutelle la presse audiovisuelle" dans les colonnes de Libération. Quelques jours plus tard, Laurent Ruquier installait un compteur pour mesurer le temps de parole des politiques dans "On n'est pas couché" sur France 2. Invité de "La Médiasphère" sur LCI, Jean-Michel Aphatie s'était quant à lui insurgé contre "une bêtise française incroyable".