Elle n'est pas contente Christine Kelly. "Très remontée" même peut-on lire dans les colonnes de Libération ce matin. La raison ? Laurent Ruquier. Samedi soir, alors qu'il s'apprête à recevoir François Bayrou sur le plateau de "On n'est pas couché" sur France 2, l'animateur explique aux téléspectateurs de l'émission que depuis le 1er janvier et "pendant huit semaines nous allons recevoir tous les candidats déclarés à la présidentielle". Apparaît alors à l'écran un compteur, crédité de 30 minutes, destiné à mesurer le temps de parole du candidat du Modem. "En fonction de ce que nous impose le CSA, nous recevrons parfois des candidats qui n'auront le droit qu'à dix minutes de parole" s'étonne alors Laurent Ruquier.
Ce matin, visiblement irritée, Christine Kelly, en charge du pluralisme au CSA, dément formellement les déclarations de l'animateur. "C'est archifaux" explique-t-elle à Libération. "En aucun cas le CSA ne lui a demandé de fixer un temps de parole. S'il veut une belle image, s'il veut un compteur, c'est son affaire". Christine Kelly revient également sur "l'affaire" Marine Le Pen. Si Laurent Ruquier n'a jamais caché qu'il ne souhaitait pas la recevoir dans ses émissions, les choses ont évolué la semaine dernière. Visiblement poussé par la direction de France Télévisions, l'animateur recevra la candidate du Front National dans son émission du 18 février.
"La chaîne est tenue de la recevoir, mais pas Laurent Ruquier" explique Christine Kelly. "Nous ne demandons pas d'équilibrer les temps de parole dans la même émission". Interrogé par Libération, le conseiller aux programmes de France 2, Benoît Charpentier reconnait "une maladresse" de l'animateur. En effet, depuis le 1er janvier, la télévision est tenue de respecter la règle de l'équité du temps parole et non celle de l'égalité. A l'inverse, à partir du 9 avril prochain, le CSA obligera les chaînes de télévision à respecter des "conditions de programmations comparables" pour chaque candidat à la présidentielle.