Résultats partiels prometteurs pour TF1. Hier, la filiale du groupe Bouygues a rendu publics ses résultats pour le premier semestre de l'année 2019. Entre janvier et juin, son chiffre d'affaires consolidé s'élève ainsi à 1,145 milliard d'euros, en hausse de 6% sur un an (+62 millions). Le résultat opérationnel courant s'établit à 163 millions d'euros, en progression de 61 millions d'euros sur un an. Le taux de marge opérationnelle courante est pour sa part supérieur à 14,0%.
Les revenus globaux des Antennes progressent quant à eux de 2,5% sur un an, à 890,8 millions d'euros. Ce chiffre globalement positif recouvre cependant une réalité plus contrastée. En dépit d'une solide part de marché de 32,7% sur la cible commerciale* (+0,2 point) au premier semestre, les revenus publicitaires des chaînes en clair du groupe (TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films, LCI) se sont ainsi légèrement tassés - le montant n'est pas dévoilé par le groupe - par rapport à l'année dernière, une période marquée, il est vrai, par le mondial de football masculin remporté par l'équipe de France. Malgré des audiences très supérieures aux attentes, la Coupe du monde de football féminin n'a ainsi pas permis à TF1 d'équilibrer les recettes publicitaires tirés de ses chaînes de télé. "Nous n'avons pas perdu d'argent avec cet évènement", s'est cependant félicité Philippe Denery, directeur financier de TF1, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, dont puremedias.com.
Pour compenser et présenter un chiffre d'affaires Antennes dans le vert, TF1 a pu cependant s'appuyer sur la progression de ses recettes publicitaires non-linéaires, dont le montant n'est pas non plus précisé. La filiale de Bouygues a aussi pu compter sur près de 22 millions d'euros de revenus supplémentaires tirés, à la marge, des nouveaux accords de distribution signés avec les opérateurs télécom, et plus principalement de la revente à Canal+ d'une partie des droits du Mondial de foot féminin.
Deuxième pilier des activités de TF1, le pôle production affiche quant à lui un chiffre d'affaires en baisse de 17,0 millions d'euros sur un an, à 168,8 millions. La faute selon le groupe à une livraison de moins de programmes chez Newen par rapport à un premier semestre 2018, marqué notamment par la production de la troisième saison de "Versailles", le blockbuster de Canal+. Du côté du digital, Unify, le troisième pôle d'activités de TF1, affiche pour sa part des revenus en hausse de 14% à 85,6 millions d'euros.
Côté rentabilité, TF1 affiche comme au premier trimestre un taux de marge opérationnelle courante à deux chiffres. Ce dernier bondit à 14,2% entre janvier et juin, en hausse de 4,8 points sur un an. Le groupe de Gilles Pélisson explique ce bon résultat par sa bonne maîtrise des coûts avec une grille des programmes sur laquelle une cinquantaine de millions d'euros ont été économisés au premier semestre. Une partie de cette somme devrait cependant être réinvestie à partir de septembre avec l'arrivée de programmes forts pour TF1, comme la série "Le Bazar de la charité", "Mask Singer", et la Coupe du monde de rugby au Japon. Malgré ces investissement, TF1 promet toujours un coût de grilles limité à 990 millions d'euros par an en moyenne sur la période 2019/2021. Surtout, le groupe réitère plus que jamais son objectif martelé depuis trois ans par Gilles Pélisson d'avoir un taux de marge à deux chiffres dès cette année. TF1 semble en bonne voie pour l'atteindre.
*Femmes responsables des achats de moins de cinquante ans.