C'est la mission numéro 1 du mandat de Gilles Pélisson. Depuis son arrivée à la tête de TF1 début 2016, celui qui vient de se voir conforté dans ses fonctions jusqu'en 2022 affiche l'intention de replacer son groupe sur le chemin de la rentabilité. Objectif martelé tel un mantra : un taux de marge "à deux chiffres" dès 2019.
Si rien n'est pour l'instant acquis, une première étape a été franchie avec succès par la filiale du groupe Bouygues. Selon les résultats du premier trimestre 2019 publiés par TF1 hier soir, le groupe affiche ainsi un taux de marge opérationnelle courante de 11,4%, en hausse de 3,6 points par rapport à la même période un an auparavant. Le résultat opérationnel courant s'élève pour sa part à 62,9 millions d'euros, en progression de 23,9 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires consolidé de TF1 est lui aussi au vert avec une progression de 11% par rapport au premier trimestre 2018, à 554 millions d'euros. "TF1 tient ses promesses", s'est félicité Philippe Denery, le directeur financier du groupe TF1. À périmètre comparable, autrement dit sans intégrer par exemple l'acquisition en mai 2018 de Au Féminin, les résultats sont cependant plus modestes. La croissance organique des revenus de TF1 s'établit ainsi à 3,7% selon Philippe Denery.
Le chiffre d'affaires des seules antennes, métier historique de TF1, ressort quant à lui à 420 millions d'euros (+4,3%), intégrant les rémunérations versées par les distributeurs, ainsi que les recettes publicitaires tirées des antennes linéaires et du replay, en hausse de 2,6% au premier trimestre. La production, deuxième métier de TF1, affiche pour sa part des revenus de 93 millions d'euros, en repli de 3,6% sur un an. Quant aux revenus du nouveau pôle numérique, baptisé Unify, ils s'établissent pour l'instant à 40 millions d'euros. En pleine construction, ce dernier doit générer 250 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2021, selon les calculs du groupe.
Pour préserver son taux de rentabilité à deux chiffres, TF1 devra particulièrement veiller à contenir son coût de grille, fixé à 222 millions d'euros au premier trimestre, en repli de 7 millions sur un an. Par la voix de son directeur financier, TF1 a promis de le maintenir à 990 millions d'euros par an en moyenne sur la période 2019-2020. Un défi de taille tandis que se profilent deux Coupes du monde, de football féminin à partir de juin, et de rugby à partir de septembre.
Alors que le groupe TF1 n'est pas parvenu à sous-licencier une partie des droits de cette deuxième compétition, il devra donc assumer intégralement une facture totale évaluée à près de 57 millions d'euros pour les deux évènements. "Nous arbitrerons les investissements des autres programmes", a sobrement commenté Philippe Denery, confirmant que l'objectif d'une rentabilité à deux chiffres incluait bien l'assumation du coût de ces deux compétitions. Autrement dit, le reste de la grille des chaînes TF1 risque d'être sévèrement mis à contribution dans les trimestres à venir pour compenser cet investissement conséquent dans le sport.