Il est jugé depuis une semaine pour ses attaques contre des médias. Ce soir, Abdelhakim Dekhar, le tireur de "Libération" et de BFMTV en novembre 2013, devrait connaître sa condamnation devant la Cour d'assises de Paris. L'homme de 52 ans est accusé d'avoir menacé des journalistes et un agent de sécurité de BFMTV le 15 novembre 2013, puis trois jours plus tard, d'avoir blessé gravement un photographe dans les locaux de "Libération". Le même jour, il avait aussi tiré sur l'un des bâtiments de la Société générale à la Défense, près de Paris.
Ce vendredi, comme le rapporte l'AFP, une peine de 25 ans de réclusion criminelle a été requise à l'encontre de l'assaillant, jugé pour "tentatives d'assassinat" et "séquestration". En effet, Abdelhakim Dekhar avait aussi pris un automobiliste en otage afin de quitter la Défense après avoir tiré sur les locaux de la banque. Pour sa part, l'avocat général a demandé que cette peine soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers.
Traqué pendant cinq jours par la police, Abdelhakim Dekhar avait été retrouvé par les forces de l'ordre dans un parking de Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine. Le tireur avait été découvert dans une voiture dans un semi-coma médicamenteux.
"Le principal mobile, c'est tuer par dépit social. BFMTV, 'Libération', la Société Générale sont des symboles qui correspondent bien au mobile politique", a expliqué l'avocat général Bernard Farret, selon des propos relayés par l'AFP. "Il n'est pas dans le remords. Il est resté dans la revendication, la rancoeur", a noté le magistrat.
Pour sa part, Abdelhakim Dekhar a affirmé qu'il voulait "intimider" ses cibles, mais ne pas les blesser. "J'étais dans un projet de suicide par intermédiaire : je voulais que la police me tue", a-t-il déclaré, précisant s'être rendu d'abord à BFMTV car "la couverture H24 aurait démultiplié (son) scénario", souhaitant une mort "romantique" et ne pas mourir "comme un loser".