Ce soir, TF1 poursuit la diffusion de la série "Jo", co-production internationale dans laquelle Jean Reno campe le Jo en question, un policier brillant mais loin d'être modèle, en proie à des problèmes d'alcool et qui a du mal à gérer sa relation avec sa fille. A ses côtés, l'acteur français est accompagné par Tom Austen, jeune comédien britannique dont le rôle de Marc Bayard est la première grande expérience internationale. L'occasion de discuter avec ce jeune homme de 25 ans de ce rôle, de son plan de carrirère et de Jean Reno, bien sûr.
Propos recueillis par Charles Decant.
Votre premier rôle à la télévision, c'était il y a à peine trois ans... Et vous voici à Paris pour assurer la promotion d'une co-production internationale dont vous tenez l'un des rôles principaux ! Comment tout cela est-il arrivé ?
Je n'en sais trop rien, à vrai dire ! (Rires) J'ai eu de la chance ! J'ai quitté l'école d'art dramatique il y a trois ans et la première année, j'ai passé pas mal de temps à jouer au théâtre, puis à la télévision britannique. J'espère que j'ai bien travaillé !
Vous avez dû faire quelque chose de convenable pour vous retrouver ici !
Oui, je ne sais pas quoi ! (Rires) Mais quelqu'un a l'air de le pense.
"Jo" est l'un de vos premiers gros projets. Qu'est-ce qui vous a particulièrement séduit dans la série ?
Deux choses assez évidentes, en fait : la chance de travailler à Paris pendant cinq mois, et de tourner cette série dont les scripts m'ont vraiment emballé, avec ce côté sombre. Et puis bien sûr, encore plus évident, le grand monsieur ! Pouvoir jouer le partenaire de Jean Reno, c'est un honneur incroyable et une expérience formidable !
Et vous ne dites pas ça uniquement parce que vous parlez à des journalistes français ?
Non, pas du tout ! (Rires) C'est vraiment une personne formidable dans le travail et dans la vie. Il est aussi génial en dehors du plateau que devant la caméra. Et j'ai eu de la chance, parce que le temps serait passé très lentement si on ne s'était pas entendu ! On a tourné cinq mois, toute la journée, tous les jours, tous les deux. On est allé dans des endroits fous, sur des plateaux dingues, avec des histoires incroyables. Il a été incroyable, il m'a soutenu tout au long du tournage.
Vous vous souvenez d'une chose en particulier qu'il vous aurait apprise ?
Il m'a appris tellement, sans jamais me demander de m'asseoir pour m'expliquer quelque chose. Il est très professionnel, avec les acteurs mais aussi l'équipe technique, les réalisateurs... Il n'a pas d'égo, alors qu'on pourrait s'y attendre. Et il trouve toujours un côté léger, drôle dans tout. Et puis, il a un talent fou.
Ce rôle est l'un des premiers de votre carrière. En tant que nouveau venu, à quel point ces premiers choix sont-ils importants ?
C'est drôle, parce qu'on se dit qu'on fait ces choix, mais la plupart du temps, les choix sont faits à ta place. C'est une industrie très compliquée, on a de la chance d'en faire partie quelque soit l'époque. Mais en ce moment, c'est encore pire avec la crise. Il y a tellement de jeunes acteurs talentueux outre-Manche, et la compétition est très rude. Il faut aller là où il y a du travail, en espérant que ça te portera dans la bonne direction. Et j'ai énormément de chance que ce que j'ai fait jusqu'à aujourd'hui m'ait permis de construire quelque chose. C'est une aventure dingue, j'espère qu'elle continuera.
Vous avez déjà refusé des rôles ?
Oui. J'ai refusé quelques trucs dans le passé. Il faut vraiment croire en ce qu'on fait pour que ça fonctionne, et ça a été le cas de tout ce que j'ai fait jusqu'ici. J'ai énormément de chance. Parce qu'au début, on prend ce qu'on trouve. Etre capable de vivre de sa passion, c'est un cadeau.
Vous avez beaucoup de points communs avec votre personnage ? C'est un policier depuis peu, vous êtes acteur depuis peu... Vous êtes aussi idéaliste que lui ?
Je pense oui. Je pense qu'il est aussi beaucoup plus intelligent que moi ! Parfois, je devais lire le script plusieurs fois pour comprendre comment le personnage avait découvert quelque chose ! (Rires) Et puis il y a une dynamique entre les deux personnages de Bayard et Jo qui a évolué en même temps que ma relation avec Jean. On était ensemble toute la journée, tous les jours, pendant cinq mois. Les personnages ont appris à se connaître, nous aussi.
Vous pensez déjà à une saison 2 ?
Oui, j'adorerais ça ! Je pense déjà que ça permettrait d'apprendre plus de choses sur le personnage. On pose souvent des questions dans la série, mais on n'a pas toujours les réponses. Et puis, je me suis tellement amusé sur la saison 1, et j'ai appris tant de choses et tant qu'acteur et que personne...
C'est trop tôt pour en parler, déjà ? Ou vous en avez déjà parlé ?
S'il y a une saison 2, je serai de retour. Mais là, on a fait notre boulot. Tout est fait, notre destin est dans les mains du public. On espère simplement que le public aimera ce qu'on a proposé et qu'il en voudra plus. Si c'est le cas, on est prêts !
Et si vous deviez justement dire au public de regarder "Jo", comment en feriez-vous la pub ? A part dire "S'il vous plaît, regardez la série !"
(Rires) Je ne sais pas. Cette série est, selon moi, unique à la télévision aujourd'hui. Rien qui se passe à Paris, déjà. C'est nouveau, c'est unique et parfois inhabituel, mais dans un sens positif. Outre Jean, le cast est fantastique, j'ai été très honoré de travailler avec ces acteurs. On a eu au total 200 acteurs sur la saison. Certains sont venus pour longtemps, d'autres juste pour une scène. Mais tout le monde est venu avec tellement d'énergie et d'enthousiasme, et je pense qu'on le ressent dans la série, ça lui donne un truc en plus. Donc si vous aimez ce genre de choses... Regardez "Jo" ! (Rires)
Paris est presque un personnage de la série. Dans une interview, Jean Reno expliquait que la série essayait de la mettre en valeur mais pas autant que des séries américaines, qui auraient sans doute rendu la ville trop glamour...
Je suis d'accord. La beauté de Paris parle d'elle-même. Il n'y a pas besoin de faire quoi que ce soit pour que la ville soit belle. Mais tout ce qui est beau est aussi sombre, selon moi. Et on explore vraiment le côté sombre de la ville. On n'est pas un groupe d'acteurs qui discutent devant la Tour Eiffel. On n'est pas là pour faire la pub de Paris. On descend dans les recoins un peu sombres. C'est ça qui est excitant dans la série.
"Jo" est une série sombre, et vos rôles précédents étaient aussi dans des séries sombres, un peu décalées. C'est plus intéressant à jouer ? Ou c'est juste le hasard qui vous a amené à ces rôles ?
C'est un peu les deux, je pense. Je pense que tout le monde a une fascination pour le côté sombre de la vie. C'est tellement présent dans tellement de séries. Les séries policières ont une cote incroyable, partout. Il y a des séries comme "The Bridge" et "The Killing", qui viennent de Scandinavie, par exemple ! C'est quelque chose que les gens veulent voir, encore et encore. Effectivement, "Jo" n'est pas une série facile. On n'a rien fait par facilité, la série ne sera jamais lisse et brillante. On propose quelque chose de cru, d'un peu sale et de sexy. Et ça le restera.
Maintenant que vous avez fini "Jo", en tous cas la saison 1, quel est votre rôle de rêve ?
Je ne sais pas trop... J'ai toujours rêvé d'être James Bond ! (Rires) Le rôle est déjà pris pour le prochain volet mais je prends mon temps, je me suis pas mal entraîné ici avec mon arme, dans des scènes d'action ! Plus sérieusement, je veux juste continuer à faire des choses qui me passionnent, des choses nouvelles, des choses qui sont loin de moi. Je joue un inspecteur français, marié, père d'un enfant ! Explorer ce genre de choses, c'est excitant ! Et puis après, je veux faire des films que les gens aiment, des séries que les gens aiment ! Il n'y a pas un truc en particulier que je veux faire désespérément.
A part Jean Reno, qui serait la réponse un peu facile et langue de bois, quel acteur a une carrière que vous admirez et que vous aimeriez avoir ?
Il y a tellement de gens talentueux qui viennent du Royaume-Uni ces derniers temps. Des gens qui m'inspirent vraiment, sont des gens comme Ewan McGregor, Jude Law ou Tom Hardy. Ce sont des acteurs qui parviennent à concilier une carrière à succès dans des films un peu commerciaux, et qui n'ont pas peur de faire des choses dangereuses et sombres. Quelque chose qui pourrait potentiellement ne jamais voir le jour, mais ils le font parce qu'ils sont passionnés par le projet. Ils ont un talent fou. Avoir une carrière comme la leur, c'est mon idéal, c'est pour ça que je me suis lancé dans la comédie.