Il était encore présent sur le plateau de Jean-Marc Morandini dans "Crimes & faits divers, la quotidienne" sur NRJ 12 le 7 février dernier. Sur son site, Laurent Montet, qui affirme être "docteur en criminologie et chargé d'enseignement" affiche d'ailleurs fièrement ses nombreux passages télé, captures d'écran à l'appui comme autant de trophées médiatiques, de LCI à BFMTV, en passant par C8.
Selon la liste figurant sur son site, ses premières apparitions sur le petit écran remontent même à l'an 2000 à une époque où France 5 s'appelait encore La Cinquième. Sauf que, comme le rapporte "Le Parisien", l'expert que les plateaux télé se disputaient pour venir commenter les faits divers les plus médiatiques, n'en était pas un.
Le quadragénaire était en effet jugé mercredi devant le tribunal correctionnel de Troyes, dans l'Aube, pour escroquerie, travail dissimulé, exploitation d'un établissement supérieur sans déclaration préalable et faux et usage de faux. En cause, son titre de "docteur" en criminologie, obtenu en Suisse, et qui n'a aucune valeur en France, où son diplôme n'est pas reconnu. Ce qui n'a pas empêché Laurent Montet de créer son propre établissement, le FORCRIM.
Pour attirer les étudiants, il se targuait de nombreux partenariats avec des universités françaises ou canadiennes, qui s'avéraient être périmés. Et les diplômes délivrés au bout de plusieurs années d'études n'avait pas plus de valeur. Seule solution pour les étudiants floués : partir en Côte d'Ivoire où se trouve la seule université qui reconnaît ces diplômes. Voilà pourquoi certains d'entre eux ont choisi de se constituer partie civile pour ce procès, estimant avoir perdu cinq, voire huit années de leur vie puisqu'ils se retrouvent aujourd'hui avec un niveau de simple bachelier. "Des dizaines de victimes ont perdu de l'argent, du temps et de l'estime de soi", a résumé l'avocat général.
A la barre, comme le rapportent nos confrères, Laurent Montet a reconnu ses torts, notamment le fait d'avoir survalorisé son école. "Je suis un passionné de criminologie. Je voulais faire évoluer la discipline, sans doute maladroitement", a-t-il expliqué. Pour son avocat, "il aurait aimé être Laurent le magnifique, être le meilleur criminologue de France", a-t-il résumé, décrivant un homme en mal de reconnaissance.
Au final, ce passionné, déjà condamné en 2014 pour escroquerie à propos de son établissement, était donc en récidive et a cette fois été condamné à trois ans de prison ferme, 20.000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction d'enseigner.