Presstalis au bord du gouffre. Pour le deuxième jour consécutif aujourd'hui, les journaux ne sont plus distribués dans les kiosques, une situation qui devrait durer jusqu'à jeudi selon "Libération". Après l'annonce d'un éventuel plan de liquidation des structures locales de Presstalis, une partie des salariés du groupe de distribution s'est mise en grève hier. Ils suivaient l'appel du puissant Syndicat général du livre et de la communication CGT (SGLCE-CGT), qui entend protester contre le plan déposé mardi par les quotidiens nationaux pour reprendre Presstalis.
Ce plan propose notamment la reprise d'une centaine des 209 postes du siège parisien de Presstalis, et 125 des 193 postes de la plateforme de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui gère la distribution des quotidiens. Il exclut en revanche la reprise des équipes de ses filiales SAD et Soprocom, qui comptent plus de 500 salariés et desservent près de 10.000 points de vente de presse en France. "Quelle reconnaissance pour ceux qualifiés par le président Macron de 'deuxième ligne' et dont l'activité était considérée comme essentielle pendant la période de confinement ; ceux qui ont continué, malgré la crise sanitaire et le manque de moyens de protection, à assurer la distribution de la presse !", s'est indigné le SGLCE-CGT dans un communiqué.
Etranglé par ses dettes, Presstalis a déposé le bilan le 21 avril dernier. Ses actionnaires, les quotidiens et les magazines, se sont affrontés pendant plusieurs semaines autour de son avenir, sans trouver de compromis. Vendredi, le tribunal de commerce de Paris devrait trancher et dire s'il accepte l'offre formulée par les quotidiens nationaux. En attendant, l'Etat a décidé d'octroyer un prêt de 35 millions d'euros au distributeur de presse selon un arrêté publié mercredi au Journal officiel, comme le rapporte l'AFP. L'Etat a déjà soutenu Presstalis à hauteur de 33 millions d'euros pendant le confinement. Ces 35 millions supplémentaires ont été débloqués pour accompagner la période de redressement judiciaire, a indiqué mardi le ministère de l'Economie.