Voilà une campagne qui risque de faire grand bruit ces prochaines heures. L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) interpelle les principaux candidats à la présidentielle dans une opération de communication choc. Grâce à un photomontage, on voit sur leur lit de mort Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou, trois prétendants à l'Elysée très hostiles à l'euthanasie. "M. le candidat, doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l'euthanasie ?" interpelle l'association qui appelle à un rassemblement le 24 mars à 13 heures place de la République à Paris.
Depuis plus de trente ans, l'ADMD milite pour que chacun d'entre nous puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie "conformément à ses conceptions personnelles de dignité et de liberté". Elle réclame une loi légalisant l'aide active à mourir, l'euthanasie et l'auto-délivrance assistée. L'euthanasie, à laquelle sont très hostiles bon nombre de politiques, est pourtant très acceptée par l'opinion selon un récent sondage Ifop : Un Français sur deux (49 %) estime aujourd'hui que la loi devrait autoriser les médecins à mettre fin sans souffrance, à la vie de personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent et 45 % y seraient favorables mais dans certains cas seulement. On se souvient du combat de la maman de Vincent Humbert, dont le drame personnel avait été porté à l'écran dans un téléfilm remarquable.
Ce n'est pas le première fois qu'une association interpelle les politiques sur un sujet de société. Nicolas Sarkozy avait déjà été représenté en aveugle par la fédération des aveugles de France pour alerter les pouvoirs publics sur la condition des non-voyants. Il était représenté aux côtés de son épouse Carla Bruni avec ce slogan "Faut être qui aujourd'hui pour être bien vu ?". D'autres personnalités connues avaient été mises en scène comme Ségolène Royal, Gérard Depardieu, Jamel Debbouze, Zinedine Zidane ou encore Dominique Strauss-Kahn. Tous ces clichés avaient été rassemblés au sein d'un calendrier qui avait été envoyé au président de la République.