Ce vendredi, selon une source judiciaire au Monde, le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite des "menaces de morts" reçues par Mediapart, "Le canard enchaîné" et des magistrats du pôle financier. Quatre courriers, contenant des balles, ont été envoyés lundi dernier chez des magistrats et des lettres "similaires" sont arrivés au sein des deux rédactions mercredi. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Signés au nom du "Collectif épuration 2J", inconnu du bataillon, ces courriers précisent que les "juges et les journalistes sont dans le même sac". Selon Edwy Plenel, directeur de Mediapart, qui a porté plainte "pour le principe", ce courrier qui a été adressé au pureplayer et à son attention est une menace "sérieuse". Le site d'information a d'ailleurs diffusé une photo du texte reçu sur laquelle figure un dessin d'un cercueil et d'une tête de mort.
De plus, dans cette lettre est écrit : "La vigilance et la protection ne durent pas ad vitam.. Ce jour-là, nous serons là pour vous ou l'un de vos proches". "Cette menace était plus formalisée, plus 'soignée', si on peut dire", ajoute le patron de Mediapart. Il ajoute que cette allusion lui a "évoqué le service action civique", une association connue pour des affrontements violents dans le passé avec des communistes. "Les policiers sont venus saisir le courrier et comme Louis-Marie Horeau du 'Canard enchaîné' et comme probablement les magistrats concernés, j'ai été auditionné", conclut le journaliste.