Un géant chinois sur le point de mettre un pied au capital dans le capital d'une major américaine. Dans un communiqué, Vivendi annonce être entrée en négociations préliminaires avec le chinois Tencent Holdings en vue de lui céder une participation de 10% dans sa filiale musicale Universal Music Group (UMG). En vue de cet investissement, annoncé au coeur de l'été, Universal, usuellement qualifié de "pépite" du groupe Vivendi, a été valorisée à 30 milliards d'euros. Menée à son terme, l'opération permettra donc à Vivendi d'empocher 3 milliards d'euros.
Mais ce n'est pas tout. Selon l'accord passé entre les deux groupes, Tencent dispose d'une option d'un an pour acheter 10% supplémentaires du capital, dans les mêmes conditions. À terme, Vivendi pourrait donc encaisser 6 milliards d'euros et Tencent devenir actionnaire à hauteur de 20% de la major. Le groupe contrôlé par la famille Bolloré indique par ailleurs poursuivre "le processus de cession d'une participation minoritaire supplémentaire d'Universal Music Group à d'autres partenaires potentiels". L'année dernière, le géant du divertissement avait déclaré s'être fixé comme objectif de céder "jusqu'à 50%" de sa filiale musicale.
En pleine guerre commerciale sino-américaine, Tencent réalise une belle opération en s'invitant au capital du leader mondial du marché de la musique, dont il va pouvoir exploiter le catalogue en Chine. Dans un communiqué, Vivendi se dit, elle, "très intéressée par la possibilité d'une coopération renforcée qui permettra à UMG de bénéficier des opportunités de croissance qu'offrent la numérisation et l'ouverture de nouveaux marchés". Au premier semestre, Universal a réalisé un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros (+18,6% sur un an). Portée par l'explosion du streaming musical, la filiale pèse pour près de la moitié des revenus de Vivendi (7,35 milliards d'euros au premier semestre).
Contrôlée par la famille Bolloré, Vivendi est une firme majeure du divertissement. Parmi ses différents actifs, le groupe français, dont Yannick Bolloré est président du conseil de surveillance, compte Universal Music Group, Gameloft, Havas ou encore Canal+. Contrairement à la major musicale, Canal+ rencontre d'importantes difficultés. Au premier semestre, son chiffre d'affaires s'est effrité de 2,2%, en raison notamment de la poursuite de l'érosion de la base d'abonnés en France. Pour rappel, Canal+ France a annoncé son intention de mettre en oeuvre un plan de départ volontaire visant près de 20% des effectifs.