La fête sera-t-elle bientôt finie pour Orelsan ? Vendredi soir, le rappeur de 35 ans, de son vrai nom Aurélien Cotentin, triomphait lors de la cérémonie des 33e Victoires de la musique en raflant trois récompenses, dont celle de meilleur artiste masculin, de meilleur album de musique urbaine avec "La fête est finie" et de meilleur clip de l'année avec "Basique". Un véritable plébiscite pour celui qui n'était encore que la "révélation du public" de l'année en 2012.
Six ans après avoir décroché ses premières Victoires, la polémique rattrape à nouveau Orelsan. Depuis vendredi dernier, une pétition publiée sur le site Change.org et adressée à Françoise Nyssen, ministre de la Culture, réclame "l'annulation pure et simple des prix reçus par cet individu qui devrait être tout simplement censuré". Dans le texte, il est notamment reproché à Orelsan la violence des paroles de "Saint Valentin", une chanson écrite il y a plus de dix ans. "Ferme ta gueule ou tu vas t'faire Marie-Trintigner", écrivait notamment le chanteur dans "Saint-Valentin". À ce jour, la pétition, initiée par une certaine Céline Steinlaender, a récolté un peu plus de 25.000 signatures.
Ce n'est pas la première fois que le rappeur est pointé du doigt pour la violence de certains de ses textes. En 2012, il avait été poursuivi par l'association Ni putes ni soumises qui avait dénoncé les paroles de "Sale pute", autre morceau jugé dégradant pour l'image des femmes. Le rappeur avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris. En 2016, alors qu'il était poursuivi par d'autres associations féministes, il avait cette fois été relaxé par la cour d'appel de Versailles, au bénéfice de la liberté d'expression du rappeur.
Interrogé cette semaine par "Les Inrocks" sur sa réputation d'artiste infréquentable et sur les polémiques qui avaient suivi la mise en ligne de "Saint Valentin" et de "Sale Pute", le rappeur rappelle que "ce ne sont pas (ses) premières Victoires". "Il y a toujours des gens qui cherchent la polémique mais je trouve qu'ils sont complètement hors sujet. Il y a des pétitions, c'est vrai. Mais je préfère retenir le nombre de personnes qui ont aimé l'album et qui ont bien compris ma position sur ces sujets", réagit-il ainsi dans les colonnes de l'hebdomadaire, dont il fait la Une ce mercredi.