Ambiance électrique ce matin dans le studio de RTL où Jean-Michel Aphatie recevait Frédéric Lefebvre. Actualité brûlante oblige, le journaliste interroge essentiellement le porte-parole de l'UMP sur l'affaire Woerth. " C'est dérisoire (...) Ces attaques ont fait flop (...) Cette affaire n'est pas politique, mais familiale " répond le porte-parole. Après quatre minutes d'interview et devant l'insistance du journaliste sur des points précis et techniques de l'affaire Woerth, Frédéric Lefebvre s'impatiente : " On ne va pas passer toute l'émission là-dessus ".
" J'ai une autre question " répond alors Jean-Michel Aphatie. Frédéric Lefebvre l'interrompt à son tour et suggère un autre sujet d'actualité : la libération " choquante " du braqueur présumé d'Uriage. Aphatie ne lâche pas le morceau, l'interrompt à 9 reprises par " J'ai une autre question ". Il ne reste alors plus qu'une minute d'interview et Aphatie trouve une lucarne pour poser sa question : " L'association des principaux donateurs de l'UMP est-elle mise en sommeil ? ".
" Regardez tout ce temps qu'on a passé... Il nous reste combien de temps ? " s'interroge Frédéric Lefebvre. " Rien du tout " répond Vincent Parisot, le présentateur de "RTL Matin". Lefebvre embraye alors sans y être invité sur les chiffres du chômage. Aphatie l'interrompt une nouvelle fois et clôt l'interview : " Non non non, l'actualité, elle est exigeante, aujourd'hui, c'était Eric Woerth, on vous remercie, merci... C'est l'actualité qui guide les questions. C'est terminé Frédéric Lefebvre ".
" Vous avez trouvé nulle de chez nulle l'interview de ce matin et ce n'est pas l'invité (...) que vous mettez en cause, mais le journaliste, c'est-à-dire moi ", écrit ce matin Jean-Michel Aphatie sur son blog. " Je sais bien (...) que lorsqu'un responsable politique affirme au micro que le chômage et la sécurité sont des problèmes plus importants pour les Français que la légion d'honneur attribuée à Patrice de Maistre, ce responsable politique-là décroche à la fois le jackpot et le gros lot, l'assentiment public et la popularité auprès des foules " poursuit le journaliste.
Le journaliste défend le conducteur de son interview en rappelant toute la chronologie de l'affaire et les questions qu'elle soulève. " L'attitude d'Eric Woerth est troublante et le journalisme se doit de le répercuter. L'enfouir serait plus facile pour les journalistes aussi. Mais alors, ils feraient un autre métier que celui qui est le leur " écrit le journaliste sur son blog. Vincent Parisot concluait l'entretien de cette manière à l'antenne ce matin : " Jean-Michel Aphatie est venu avec ses questions, Frédéric Lefebvre avec ses réponses ". Des réponses aux questions que le journaliste n'avait pas posé.
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