Certains l'imaginent déjà en nouveau Yann Barthès de Michel Denisot. Mais Vincent Glad travaille seul dans son coin, sans une armada de journalistes, cadreurs et auteurs. Star des réseaux sociaux, il est le nouveau chroniqueur du Grand Journal de Canal+ pour décrypter chaque jour la campagne présidentielle 2.0 des candidats ou, cas exceptionnel, des invités traditionnels. Hier il débusquait un faux SDF sur une affiche de Marine Le Pen, ce soir il décortiquera la keynote de Xavier Niel, patron de Free.
"Le Grand Journal" est sa première télé. Contacté par l'équipe de l'émission qui avait besoin de quelqu'un "tout de suite" en décembre dernier, Vincent Glad, 26 ans, accepte sans hésiter. Il délaisse ses piges actuelles (GQ, Slate.fr) et se jette dans le grand bain du PAF. Sans média-training, répétitions acharnées ou tests lumière. "Je pensais passer par des castings interminables ! Mais tout s'est fait très vite" explique ce journaliste diplômé de l'ESJ de Lille.
Après sa première intervention en plateau, il craignait d'être moqué sur twitter, où il compte plus de 26 000 followers. On rigole sur le site de micro-blogging après sa première chronique, mais surtout de son étonnante chemise à carreaux (photo). Vincent Glad s'attendait "au feu nucléaire" après son arrivée sur le plateau de télévision le plus couru du PAF. "J'avais un peu peur qu'on m'accuse de me vendre aux grands médias, j'ai cru que ça allait être l'horreur. Mais je pense être légitime sur les sujets que je traite. C'est difficile pour une émission quotidienne mais la période est propice" explique-t-il.
Son propos n'est donc pas (encore) remis en cause. Un état de grâce qui ne durera qu'à une condition selon lui, "ne pas tomber dans le buzz facile." Vincent Glad, en contrat jusqu'à la fin de la saison avec "Le Grand Journal" de Canal +, ne veut pas être "un sous Yann Barthès mais avoir une approche différente". Il n'est pas encore "vendu aux grands médias" mais il en connaît déjà tous les codes. Quand vous le contactez pour une interview, il accepte sans sourciller. Mais prévient illico son attaché de presse.
> Pour voir sa chronique face à François Hollande, canalplus.fr