Comme sur un ring, Xavier Niel aime cogner sur son adversaire. Ou plutôt ses adversaires : Orange, SFR et Bouygues Telecom. Ce matin à l'occasion du lancement de son forfait tout illimité à 19,99 euros devant des dizaines de journalistes et de geeks, le patron de l'opérateur a fustigé la concurrence. Violemment, comme jamais il ne l'avait fait auparavant.
Tout a commencé par un clip en noir et blanc avec des images d'archives détournées pour dénoncer le "cartel" des trois opérateurs français. Puis Niel est entré sur scène, comme un lion sortant de sa cage. Chemise blanche un peu trop ajustée, la démarche hésitante, applaudi par l'assistance. Il est là pour accoucher de son deuxième bébé, dix ans après sa première Freebox en septembre 2002. "Ils nous font bien marrer les opérateurs. C'est nous tous les pigeons. Enfin vous parce que moi je suis maintenant chez Free mobile" lance-t-il à l'assistance, hyper impatiente de découvrir ses offres. Le ton est donné.
Toute la présentation ne sera qu'attaques assassines, comparaisons implacables. Il parle "d'embrouilles" pour les contrats, de "pièges" pour les forfaits, rebaptise le forfait RSA à 10 euros forfait "Racket Super Arnaque". Et divise son prix par cinq : 2 euros pour 1 heure et 60 SMS. En ces temps de crise, on sent Xavier Niel investi d'une mission. "Rien ne sera plus comme avant" assure-t-il.
Niel est en entré guerre contre la concurrence. Déjà un an plus tôt pour le lancement de sa Freebox Révolution, il disait d'eux : "On a des copieurs, nous on est les inventeurs. On aimerait bien qu'il y ait d'autres inventeurs mais malheureusement nos concurrents ne sont pas capables d'inventer." Il avait "foutu le bordel" en incluant dans sa box les appels vers les mobiles. La concurrence crie d'abord à l'imposture puis s'aligne. Le seul acteur trouvant grâce à ses yeux est l'opérateur historique, Orange, avec qui il signe quelques jours plus tard un accord d'itinérance... pour son réseau Free mobile. Fortuné, inventif mais surtout très malin, Xavier Niel a lâché une bombe sur le marché français du mobile.