Annoncé depuis des mois, le rachat de Havas par Vivendi va bel et bien se concrétiser. Le géant des médias, dont Vincent Bolloré est premier actionnaire avec 20,65% du capital, annonce son intention de boucler d'ici juillet une offre de rachat en cash de Havas. L'opération commencera par l'acquisition des titres détenus par le groupe Bolloré dans le groupe de communication, soit un peu moins de 60% du capital, puis s'étendra à ceux des autres actionnaires. Valorisant Havas à hauteur de 4 milliards d'euros, ce rachat devrait permettre au Groupe Bolloré de réduire sa dette de 2,5 milliards selon Les Echos.
L'opération doit permettre à Vivendi "d'accélérer la construction d'un leader mondial de contenus, de médias et de communication" qui lui assurera "un positionnement unique dans un contexte de convergence entre contenus, distribution et communication", assure le groupe français dans un communiqué publié hier. Ce dernier ne voit par ailleurs pas de conflit d'intérêt dans ce rachat. Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, a ainsi assuré à la presse "qu'il n'y a aucune barrière réglementaire dans aucun pays à cette opération".
Avec ce rapprochement, Vivendi espère bénéficier de l'expertise de Havas dans l'exploitation de la data afin de mieux cibler les consommateurs de ses contenus. De son côté, Havas, devrait pouvoir avoir un accès privilégié aux contenus de Vivendi, propriétaire de Canal+ et Universal Music, mais aussi au savoir-faire du groupe en matière de création.
Hier, Vivendi a également communiqué sur ses résultats au premier trimestre, dont ceux de Canal+ France. Malgré le lancement de nouvelles offres commerciales, le groupe audiovisuel a encore perdu 401.000 abonnés dans l'Hexagone par rapport à la même période en 2015, avec un socle de 5,145 millions de clients individuels. Le chiffre d'affaires de Canal+ en France recule ainsi de 7,8% sur le premier trimestre. Lors de la récente assemblée générale de Vivendi, en avril dernier, Vincent Bolloré a malgré tout promis une amélioration de la situation à partir de juillet prochain.