Radio
Yves Calvi : "J'avais peut-être besoin de me mettre en danger"
Publié le 25 août 2014 à 16:59
Par Benoit Daragon
Yves Calvi décrypte sa première matinale et revient sur son arrivée aux commandes du prime time de RTL.
Yves Calvi Yves Calvi© Elodie Gregoire / RTL
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Ce matin, Yves Calvi a présenté pour la première fois la matinale de RTL. Le présentateur de "C dans l'air" a accepté de relever le défi de la station et de relancer la tranche après une année difficile en termes d'audience. Yves Calvi fait le débrief de sa première dans les colonnes de puremedias.com.

Propos recueillis par Benoît Daragon.

puremedias.com : Comment vous êtes-vous trouvé ce matin ?
Yves Calvi : Pour l'instant, je suis mangé par mon trac... Présenter une matinale est quand même assez lourd. Je me suis trouvé en peu en retrait. Il y a des choses que je n'ai pas osé faire pour ne pas perturber le travail de cette rédaction qui n'a pas besoin de moi pour tourner. Il faut que je trouve mes marques pour apparaître humainement là-dedans, sans être en permanence en train de faire du bruit. Mais j'ai trouvé que, malgré tout, il se passait des trucs toutes les cinq minutes ! Je me suis assez vite décontracté. Après, comme tous les gens qui démarrent, j'étais paniqué à l'idée qu'un reportage ne parte pas, ou d'oublier qu'Élizabeth s'appelle Martichoux ! (Rires)

Et votre direction a pensé quoi de votre première ?
Jacques Esnous (le directeur de la rédaction, ndlr) avait l'air content du climat général de la matinale. Il a trouvé que j'étais présent, qu'on retrouvait Calvi. Mais on a eu la chance d'être porté par une intense actualité politique ainsi que par des faits divers forts.

"La direction ne voulait pas trop perturber les habitudes des auditeurs"

L'annonce du remaniement a été faite vers 9h30 en toute fin de tranche. Vous auriez préféré qu'elle intervienne à 8h30, en pleine matinale ?
Oui mais on a tenu le fil jusqu'au bout. A peine la dépêche tombée, Élizabeth Martichoux et Jean-Michel Aphatie ont immédiatement rejoint le studio pour informer les auditeurs. Moi je ne savais même pas que cela venait de tomber ! J'étais aux anges. C'est ça que j'aime avec la radio !

Vous n'avez procédé qu'à de petits changements dans le déroulé de cette matinale. Vous ne vouliez pas tout casser ?
Nous avons conçu la matinale dont nous avions envie. Tout a été fait avec l'accord de la direction qui me disait en permanence de ne pas trop perturber les habitudes des auditeurs, qui doivent déjà s'habituer au changement du présentateur. Moi je les rassurais en leur répétant : "Je ne suis pas une perturbation". (Rires) On a juste changé la structure en réfléchissant uniquement en termes de contenu.

Pourquoi avez-vous mis un terme à ce quart d'heure politique en séparant l'édito politique de l'interview de Jean-Michel Aphatie ?
Je trouvais qu'ils se mangeaient ! Cela faisait trop pour nos auditeurs. Du coup,Alba Ventura commence un peu plus tôt. Ca équilibre notre offre politique sur l'ensemble de la première heure.

Deux rendez-vous avec les auditeurs

Ce matin, Arnaud Montebourg était l'invité d'Europe 1. Cécile Duflot était sur France Inter. Vous, vous aviez Eva Joly qui semble être une invitée de deuxième plan vu le contexte. Vous regrettez de ne pas avoir fait l'évènement ?
Je fais une immense confiance à Jean-Michel Aphatie. Il a tout fait pour avoir le meilleur invité. Montebourg, ça aurait été mieux, mais il s'était engagé auprès d'Europe 1. Mais l'interview d'Eva Joly était bien, avec des phrases fortes. Et ce matin, pendant 2h30, nous avons fait une belle démonstration en sortant pas mal d'infos. Et c'est plus important que l'aura de l'invité que nous avions.

Ce matin, vous avez fait un peu d'auto-promo en recevant Laurent Ruquier pendant une petite dizaine de minutes. J'imagine qu'il ne sera pas là demain. Qu'entendrons-nous désormais à 7h25 ?
Il y aura des auditeurs puisque nous avons deux rendez-vous, à 7h25 et 8h25, avec les auditeurs pour qu'ils s'expriment sur l'actualité. Ce matin, j'ai choisi de parler avec Laurent Ruquier, sans que ce soit une demande de la direction, car je considère que le changement de présentateur des "Grosses Têtes" est l'un des événements de la journée.

Au sein de ces deux heures, vous ne vous êtes pas octroyé un petit espace pour décrypter une actualité en profondeur comme dans "C dans l'air" ?
Bien sûr, j'adore le décryptage. Mais le matin, la mission c'est principalement d'informer ! On a tout de même lancé un nouveau rendez-vous baptisé "Trois minutes pour comprendre", qui n'a aucune forme définie. Ca peut être l'interview d'un expert comme une enquête d'un des journalistes de la rédaction. Et puis, je garde "le choix d'Yves Calvi", mon interview, qui permet quant même de prendre de la hauteur. Ce matin, dans cette actualité politique chargée, je trouvais que c'était bien de parler de tennis avecJo-Wilfried Tsonga. Mais ça pourra être des personnalités d'horizons divers.

"Je peux faire 15 minutes sur les araignées"

On vous avait déjà proposé de faire des matinales ?
Oui...

Et vous avez toujours refusé. Pourquoi avoir accepté en cette rentrée 2014 ?
Je n'arrive pas à expliquer pourquoi... C'était intuitif ! On m'a proposé en fin de saison et j'ai dit oui tout de suite car j'ai senti que c'était le moment. Je pense que je suis à un moment de ma vie professionnelle et de ma relation avec RTL où c'était bien qu'on aille beaucoup plus loin. C'est pour ça que j'ai démissionné sans état d'âme de France 2, où j'étais très heureux mais où j'avais l'impression que cette formidable émission ("Mots croisés", ndlr) tournait en rond. Je suis très content qu'elle reste à l'antenne avec une autre présentatrice.

La frénésie de l'actualité quotidienne vous manquait ?
J'adore ça ! J'ai beaucoup aimé participer à la création de France Info et de LCI. J'adore présenter des éditions en direct sans savoir ce qu'il va se passer dans la seconde qui suit. Ca me plait mais je n'étais pas demandeur. Christopher Baldelli (le patron de RTL, ndlr) m'a fait cette proposition et c'était réglé. J'avais peut-être besoin de me mettre en danger. J'ai senti que c'était le tempo. Il y avait un enjeu intéressant car RTL a eu cette année des sondages plus difficiles que d'habitude. Je veux me battre pour que RTL soit la première radio de France, ce qu'elle doit être.

Et parler de musique, de sport, de cinéma et pas uniquement de politique ou d'international ?
Je suis généraliste et j'ai une curiosité qui m'amène à tout. Ca fait marrer David Pujadas qui dit que je peux faire 15 minutes sur les araignées mais oui, je m'intéresse à tout ! Et j'aime cette station qui cherche a parler au plus grand nombre possible tout en respectant ses auditeurs, sans tomber dans la vulgarité !

"J'ai pris plein de bonnes résolutions"

Vous continuez évidemment "C dans l'air"...
J'ai énormément de plaisir à faire cette émission. Je passerai juste la main à Caroline Roux le vendredi pour pouvoir me reposer. Je ne vois rien à la télévision qui me botterait plus que ce magazine que je présente depuis 2001. Je vais y retourner ce soir avec beaucoup de bonne humeur ! Je n'ai jamais songé à arrêter. Je travaille avec des amis que j'aime beaucoup et que je connais depuis longtemps. J'aime bien la façon dont les téléspectateurs m'en parlent. Ca me touche. Apparemment, on est utile. Un journaliste ne peut pas rêver mieux dans sa carrière que de faire un format respecté qui apporte quelque chose.

"C dans l'air" est tourné dans les sous-sols d'Europe 1. Vous serez donc des deux côtés de la rue !
Je vis cette situation invraisemblable depuis des années ! J'ai l'habitude de croiser mes anciens amis devenus concurrents. Il va sans doute falloir que cela cesse, vu les enjeux de concurrence. Le déménagement du studio de "C dans l'air" va finir par arriver !

Redoutez-vous la fatigue de la dure vie de matinalier ?
Oui, bien sûr. L'enjeu est là pour moi. Il va falloir que j'organise ma vie de façon un peu rigoureuse. J'ai pris plein de bonnes résolutions : faire du sport pour ne pas dépasser un certain poids, ne pas boire d'alcool en semaine, et dormir tôt ! Et il va falloir tenir ces résolutions...

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