Le climat se tend à l'approche de la présidentielle. Après le clash Mélenchon/Le Pen sur France 2 jeudi, une violente altercation s'est produite samedi midi entre Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et Jérôme Guedj, président socialiste du conseil général de l'Essonne. Une nouvelle fois, les deux hommes se sont écharpés sur un thème fort de cette campagne, l'immigration et l'identité nationale.
Henri Guaino s'emporte quand son contradicteur évoque un "débat délétère et indigne". Une remarque peu appréciée du conseiller, qui menace de stopper le débat. "Si vous répétez indigne, on va arrêter là (...) Je ne viens pas sur des plateaux pour me faire insulter. Si je vous traite de sale con, ça va vous plaire ?" lui lance-t-il. Le journaliste Jean-Jacques Cros tente alors de ramener le calme sur son plateau, sans succès. La pause publicitaire ne calme pas les esprits des deux contradicteurs et le ton monte d'un cran de plus.
Le sujet de l'immigration est une nouvelle fois abordé, Jérôme Guedj interrompt le conseiller : "Au risque de vous fâcher à nouveau, j'ai été choqué par cette phrase qui dit que l'immigration est un problème". L'élu socialiste argumente puis dans un immense brouhaha, Henri Guaino perd son calme, s'énerve violemment et tape sur la table : "Mais c'est insupportable à la fin, je peux parler oui ? Taisez-vous, vous avez assez parlé !". "Il faut prendre quelques jours de repos, on va vous mettre en vacances dans quelques mois" ironise son contradicteur. Puis Henri Guaino menace de quitter le plateau si le débat n'évolue pas.
Ce n'est pas la première fois que le conseiller spécial du Chef de l'Etat perd son calme sur un plateau de télévision. Le 26 janvier, il s'était emporté pour exactement les mêmes raisons sur i-Télé avec Joseph Macé-Scaron qui l'avait accusé de "stigmatiser une partie des Français contre les autres !". Le journaliste de Marianne avait évoqué alors "un débat indigne" sur l'identité nationale. "C'est vous qui êtes indigne lui avait rétorqué M. Guaino. Je n'accepte pas ce genre de langage, pardon ! Vous caricaturez le débat, vous transformez le débat en guerre civile ! Et vous êtes le bien ? Vous êtes le bien ? Vous êtes le bien ? Vous voulez me donner des leçons de morale ?" lui avait-il lancé, rappelant une nouvelle fois qu'il ne venait pas sur les plateaux de télévision "pour se faire insulter".