Lundi, le site internet Mediapart faisait état d'un document organisant les "modalités de financement" de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime de Kadhafi. "Un montant de 50 millions d'euros, une banque suisse et un compte à Panama sont évoqués dans ce document", affirmait le site internet.
Le soir même, Nicolas Sarkozy était l'invité de TF1, dans l'émission "Parole de candidat" suivie en moyenne par 4,6 millions de téléspectateurs. Laurence Ferrari a logiquement interrogé le chef de l'Etat candidat à sa succession sur ces accusations. "S'il avait financé (ma campagne), je n'aurais pas été très reconnaissant", a répondu d'abord Nicolas Sarkozy, rappelant implicitement que la France a eu un rôle majeur dans le départ de Kadhafi du pouvoir lybien.
Puis, le candidat UMP à la présidentielle s'est fait plus virulent avec la présentatrice de l'émission lorsqu'elle a cité des propos du fils Kadhafi attestant des sommes versées par sa famille au candidat Sarkozy. "Je suis désolé pour vous que vous soyez la porte-parole du fils de Kadhafi. Franchement, je vous ai connue dans un meilleur rôle ! Monsieur Kadhafi, qui est connu pour dire n'importe quoi, avait même dit qu'il y avait des chèques. Qu'il les produise ! C'est grotesque ! Je suis désolé que sur une grande chaîne comme TF1, on doive m'interroger sur les déclarations de Kadhafi ou de son fils (...) Quand on reprend à son compte les questions qu'il posait, franchement, je pense qu'on tombe assez bas dans le débat politique", a déclaré Nicolas Sarkozy.
Selon Le Point, la direction de TF1 et l'entourage de Nicolas Sarkozy se seraient offusqués de ces questions de Laurence Ferrari : "À la sortie du plateau, Nonce Paolini, le P-DG de TF1, lui a sauté sur le râble, la sermonnant sur sa question outrageante sur la manière dont Kadhafi aurait financé le candidat de l'UMP (...) Laurence Ferrari a également eu droit à des remarques de l'entourage du président", écrivent nos confrères.