Une fin de non recevoir. Dans le numéro de "Cash investigation" qui sera diffusé ce soir en prime time sur France 2 et sera consacré au système de santé français, Elise Lucet a tenté en vain d'obtenir une interview du ministre en charge de la question, Olivier Véran. Elle souhaitait le faire réagir à la problématique des centaines de cliniques et hôpitaux qui opèrent chaque année en France des cancers sans aucune autorisation de l'Etat. Mais dans la courte séquence qui va être diffusée ce soir, Olivier Véran, s'il n'est pas contre le principe d'une interview, exige qu'elle soit réalisée en direct.
Une condition qui a provoqué l'incompréhension d'Elise Lucet, comme la journaliste s'en est ouvert mercredi lorsqu'elle était l'invitée de "Culture médias" sur Europe 1. "Je trouve que demander à un journaliste et à un patron d'émission de faire du direct alors qu'il n'y a pas de direct dans l'émission, que ce n'est pas jouable et que ça entraînerait des dépenses de dingue de monter un direct, ce n'est pas possible". La femme forte de France 2 a rappelé que les ministres qui ont accepté de répondre à "Cash investigation" par le passé n'ont jamais eu à se plaindre du montage.
Et Elise Lucet de souligner : "On ne fait pas de la communication ministérielle. Oui, on fait du journalisme et oui le journaliste a un droit de regard et même plus qu'un droit de regard sur le montage. (...) Si les ministres ne veulent faire que de la communication ministérielle, ce n'est pas la bonne adresse". L'incarnation de "Cash investigation" a précisé que la demande initiale portait sur 30 minutes d'interview avec le ministre de la Santé. "On ne fait pas de direct dans 'Cash investigation et on n'en a d'ailleurs jamais fait", a martelé Elise Lucet en conclusion.
Il y a quelques jours, le médecin Jean-Paul Hamon, qui témoigne dans l'émission de ce soir, s'en était pris au montage. "Olivier Véran a raison de n'accepter que le direct", avait-il tweeté en regrettant un "montage malhonnête et orienté". Celui qui est également président d'honneur de la fédération des médecins de France avait eu l'occasion de découvrir ce "Cash investigation" en avant-première sur le site de France télévisions.